La vie est un putain de concours de beauté. D’ailleurs, rappelle moi, ami lecteur, de ne pas dire “putain”, de bien me tenir à table et de dire bonjour à la dame.
On pourrait passer la soirée à disserter sur ce que signifie “être meilleur” en musique. Sur les réseaux sociaux, j’avais, il y a quelques semaines, qualifié The Growlers de meilleur groupe de rock au monde. Ça m’avait valu les gros yeux d’Admirable Nelson.
Nous, les meilleurs ? Je crois que ça les aurait bien fait marrer. On est qu’une bande de branleurs, qui aimons nous la couler douce, m’auraient-ils répondu. Et puis on fait de la musique quand ça nous chante, en vidant des packs de bière et en rotant bien fort. D’ailleurs, “growler” désigne aussi bien une personne à la voix caverneuse qu’une chope de bière.
Alors, Admirable, le meilleur groupe de rock, The Growlers ? Non, certainement pas. Et pourtant, il y a un truc dans leur musique qui affole mes neurorécepteurs. Va savoir, c’est peut-être la nonchalance du chant, le je-m’en-foutisme radieux de l’accompagnement, l’absence de fioritures. On dirait qu’ils ne font de la musique que quand ils en ont envie, entre une bonne baise et une bonne cuite, sans se soucier de la perfection ou du qu’en dira-t-on. Cette liberté, sans compromis, c’est ce que je ressens dans leur musique. Et c’est pour ça que je les aime, les Growlers.