J’ai entendu : The Rapture – In the Grace of your Love

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Alors là, on est en pleine féérie. Une fois n’est pas coutume, me voilà dans le même bateau que l’hebdomadaire rock qu’on ne saurait corrompre. Un petit tour de la presse musicale française et britannique suffit à se rendre compte que le nouvel album de The Rapture est très loin de faire l’unanimité. Que reproche-t-on à ce In the Grace of your Love? En gros, si l’on sait lire entre les lignes, pourvu qu’on ait chaussé les bonnes lunettes, tous les critiques qui font autorité reprochent à The Rapture de n’avoir pas fait le disque attendu. Quo-oi? Qu’ouïs-je? Ils ont osé proposer autre chose que le dance-rock qui faisait frétiller les  fesses rebondies des critiques les plus frigides? Dans quel monde vit-on? Dans quelle case va-t-on les mettre? Putain, non, décidément, ça rentre nulle part, ce truc.
C’est que The Rapture, précurseurs du dance-rock au début des années 2000, étaient forcément voués à être dépassés en restant sur leur propre terrain. Maintenant qu’un nombre incalculable de groupes plus ou moins (souvent moins) brillants se sont engouffrés dans leur sillage, avec l’obsession avouée de réconcilier dancefloor et rock à guitares, il était temps, après cinq années d’absence, de passer à autre chose. Plus pop, plus varié, moins machinal, The Rapture reviennent avec un album mature, qui prouve qu’ils valents bien mieux que la simple étiquette qu’on leur avait collée et qu’ils sont capables d’explorer de nouveaux territoires. Plus pop, sans aucun doute, mais aussi plus intime, que ce soit musicalement ou au niveau des textes. Il est question de deuil, de nouveau départ, de passage à l’âge adulte. La voix de Luke Jenner irradie l’ensemble du disque même si l’ambiance y est plus sombre que par le passé. La mort de la mère de Jenner, la naissance de son fils, tout cela est transcendé comme si ombre et lumière ne formaient plus qu’un. 
Au final, cet album intime et abouti, est à contre-courant de la compétition incessante entre les groupes dance-rock qui se partagent un créneau limité. En s’extirpant de cette émulation malsaine et improductive, Jenner et les siens livrent un disque personnel et déroutant, qui, visiblement,  a pris à contre-pied les critiques et leurs sempiternelles tendances à l’étiquetage. Mais, ne vous laissez pas abuser, In the Grace of your Love est un grand disque aux multiples facettes, qui survivra encore bien longtemps après l’extinction du dance-rock.

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