J’ai interviewé : Blanche as a Name

Browse By

Avec son folk troublant, en mode contes de fées détraqués, Blanche as a Name introduit le ver dans le fruit et offrent l’un des univers les plus captivants de la scène française. La musique concoctée par Sébastien et Bénédicte donne toujours cette impression que, derrière une apparente quiétude, on n’est jamais vraiment sûr de ce qui est en train de se tramer. Sont-ils des déglingos ? C’est l’une des quelques questions auxquelles répondra cette interview…

Quels sont vos premiers souvenirs musicaux ?

Seb : la comédie musicale Abbacadabra qui reprend des thèmes d’Abba en français (avec ce moment d’anthologie où Plastic Bertrand qui joue le rôle de Pinocchio chante “mon nez mon nez mon nez” sur le thème de Money Money Money), la cassette audio de l’album Wish you were here et le vinyle d’Animals de Pink Floyd de mon père. 
Béné : je suis toute petite et fascinée par le magnéto à bandes qui diffuse des opéras de Mozart ; mes parents écoutent beaucoup de classique. J’apprends à jouer du piano, des petits morceaux faciles de Bach. Mon premier choc : Nantes de Barbara, je pleure devant le tourne-disques et je réécoute la chanson jusqu’à la savoir par coeur.
Quelles sont vos principales références musicales ?
Seb : Abba, Pink Floyd forcément, et plus tard, Nirvana, Radiohead, Portishead, Tortoise, Mike Patton, presque toute la bossa nova et la musique andine. Beaucoup de rock indé, beaucoup de français aussi du genre Albin de la Simone, Mathieu Boogaerts, Bertrand Belin, JP Nataf…
Béné : du classique : Mozart, Bach, Chopin, Schubert, beaucoup de chanson française, surtout Brassens, Brel, Ferré, Barbara, et puis un peu d’anglais avec Elton John…
Vous formez un couple à la ville comme à la scène. Sébastien, tu joues dans plusieurs autres projets. Qu’est-ce qui vous a poussé tous les deux à vous lancer ensemble dans une aventure musicale ?
Seb : Bénédicte écrivait déjà avec moi sur mon autre projet en français Tristen. Bizarrement le fait qu’elle se mette à écrire en anglais a rendu la chose plus instinctive et les idées ont vite fusé, que l’initiative vienne d’un gimmick de guitare ou d’une ébauche de texte.
Béné : c’est super agréable, stimulant et pratique de travailler avec son compagnon…
Blanche as a Name, une référence à Blanche-Neige ?
Seb : Nous aimons tous les deux le prénom Blanche et nous avons construit ce néologisme anglais à la limite du grammaticalement correct “Blanche comme un nom” ou plutôt “Blanche en tant que nom”, ce qui donne Blanche as a Name. Le fait que cela sonne comme Blanche Neige est un effet secondaire involontaire mais amusant vu l’esprit “contes de fée qui déchantent” qui nous anime
Béné : je ne l’avais jamais entendu comme ça ! C’est Seb qui avait l’idée de ce nom et ça m’a beaucoup plu.
Dans votre univers, on a l’impression de voir les détails scabreux qui se cachent derrière les apparences idylliques. Est-ce que votre but est clairement de sortir l’auditeur de sa zone de confort?
Seb : On ne cherche pas à déranger mais faut croire qu’on est des déglingos
Béné : ce n’est pas du tout intentionnel, je crois que j’ai toujours écrit comme ça… 
Vous jouez aussi beaucoup sur les contrastes, le noir (Ravens) et blanc (Blanche as a Name). La vérité est-elle entre les deux ?
Seb : ni entre les deux, ni dans le tout noir ou tout blanc, mais dans tous ces tons à la fois; en somme, la vérité est à chercher du côté du pluralisme des points de vue…
Béné : oui, tu dis “pluralisme”, je dirais “camaïeu” où tout peut prendre sens…
Seb : vous comprenez pourquoi c’est elle qui écrit!
Pourquoi avoir fait le choix de reprendre Johnny, fais moi mal de Boris Vian alors que, par ailleurs, vous chantez en anglais ?
Seb : parce qu’on est vraiment des déglingos ! Et sinon en ce qui me concerne, pour le plaisir de faire une reprise vraiment différente de l’original. La version chantée par Magali Noël et Boris Vian est pleine d’humour et de violence, on a juste enlevé l’humour et on l’a remplacé par du premier degré. Du coup je flippe quand j’entend Bénédicte chanter ça de façon aussi froide!
Béné : c’est une chanson que j’aime beaucoup et l’arrangement qu’a fait Seb me plaît davantage que l’original.
Sur votre Facebook, j’ai vu que vous aviez fait une playlist de l’année 2012. Quel est le disque que je dois absolument écouter ?
Seb : Astronomie du groupe canadien Avec Pas d’Casque, mon coup de foudre de 2012. C’est tellement nu, épuré, direct et sincère que dès la première écoute j’ai été captivé et amoureux de ce disque.
Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
Seb : la scène! Cela fait quelque temps que nous nous y préparons et il faudra encore quelques mois pour y penser sérieusement. Un heureux évènement est passé par là et a dilaté le temps… il faut aussi trouver les musiciens pour nous accompagner…
Béné : la scène oui, et de nouvelles chansons ! On ne va pas s’arrêter là… dès qu’on sera un peu sortis des couches et des pleurs du soir…
Par ailleurs, Sébastien, puisque nous sommes là, profitons-en. Quels sont les autres projets sur lesquels tu travailles actuellement ? 
Seb : Tristen, mon projet solo, je finalise mon deuxième album qui s’annonce assez différent du premier. Je vais me remettre à la scène dans la foulée de la sortie de l’album. Il y a aussi Folks, dans lequel je joue de la basse. C’est le groupe de François Gauer, qui fait des chansons en français juste magnifiques. Et Alex Rossi le crooner gerso italien, pour qui je joue de la batterie (le 28 mars au Truskel à Paris)

One thought on “J’ai interviewé : Blanche as a Name”

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons