J’ai interviewé : Cabadzi

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Avec la sortie, en début de semaine de leur album Digère et Recrache, Cabadzi réussit la prouesse de restituer sur disque toute l’intensité de leurs concerts (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.38). Avec ses textes incisifs et son regard lucide sur la France d’aujourd’hui, la bande à Lulu est bien partie pour dynamiter la scène musicale hexagonale. Pour mieux faire connaissance avec ce groupe explosif, nous leur avons posé quelques questions…
 
Votre album “Digère et Recrache” est sorti le 27 février. Dans quel état d’esprit êtes-vous au moment de la sortie?
Il vient donc tout juste de sortir, c’est l’aboutissement d’un an de travail en studio et sur scène, qui se traduit par un savoureux mélange de stress et d’excitation…
Lorsque je vous ai croisé pour la première fois, en 2008, à Muttersholtz (vous en souvenez-vous?), vous mélangiez musique et arts de la rue. Aujourd’hui, vous êtes devenu un groupe de musique à part entière. Qu’est-ce qui explique cette évolution?
Alors, l’histoire est assez simple. Le fait que nous soyons devenus uniquement musiciens s’apparente à un accident de parcours : Thong, l’un de nos acrobates a été débauché début 2009 par le Cirque Eloize, un cirque contemporain canadien d’ampleur internationale. Du coup, nous nous sommes retrouvés dans l’obligation d’annuler une belle tournée… Et du jour au lendemain, nous avons décidé de nous faire confiance et de ne plus faire que de la musique… Pour l’instant, nous nous concentrons là-dessus, mais ce n’est pas exclu que nous retournions un jour aux arts de la rue, cet univers nous passionne…
C’est en live que le groupe s’est construit une belle réputation et a gagné un large public. Quels sont vos souvenirs de scène les plus marquants?
D’abord, une expérience fondamentale pour nous quatre : la tournée Hos Ayas, fin 2010, avec des artistes traditionnels et hip hop de Mongolie… Tous ces concerts avec eux nous ont marqué à vie… Ensuite, les concerts en Chant’appart, très proches du public, presque en acoustique, une énorme expérience également… Et pour finir, un festival anglais où nous avons joué deux années d’affilée : Le Jersey Live Festival, la manière dont le public anglo saxon reçoit nos morceaux est vraiment géniale et nous a agréablement surpris !
Comment s’est passé le passage de la scène au studio. Était-ce difficile de rendre sur disque la même énergie qu’en live?
La question est très juste : c’était vraiment notre but et le truc hyper dur à réaliser… Ça nous a demandé du temps, de s’entourer de quelqu’un qui pouvait trancher (Julien Chirol, notre réalisateur…), de tenter plein de trucs, d’inviter d’autres musiciens, bref il fallait qu’on trouve le moyen d’avoir un gros son pour rendre cette énergie du live qui nous est propre… Ce fut compliqué et long, mais au bout du compte, nous en sommes vraiment fiers !
Votre disque détonne par ses textes acérés sur le monde économique et sur la sphère politico-médiatique. Quel regard portez-vous sur la campagne présidentielle en cours?
Un regard attristé, ce n’est plus de la politique mais un plan comm… Un journal quotidien des faits et gestes des candidats et nullement ce que ça devrait être : un débat d’idées, de propositions… Ils ne sont que des machines à gagner, donc des machines à bons mots, des machines à sensations… Dommage… Pitoyable…
Trouvez-vous, de manière générale, la scène musicale française, trop politiquement correcte?
C’est tout de même triste qu’on en arrive à se poser ce genre de questions… La musique a très souvent été engagée, sans qu’elle ne soit revendiquée comme telle, maintenant, on a l’impression qu’on étonne les gens en parlant juste de situations réelles… Bref, pour la scène musicale, ben faut chercher un peu, c’est tout… C’est certainement aussi de la responsabilité des médias qui ne relaient pas assez des groupes comme La Canaille, les Têtes Raides, les Ogres de Barback, Sage Francis, Odezenne…
Est-ce que vous avez déjà des dates prévues du côté de Strasbourg dans les prochains temps?
Pour l’instant, on ne peut trop rien annoncer, mais ça devrait venir dès septembre 2012…

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