J’ai interviewé : Four Visions

Browse By

Avec son premier EP sobrement intitulé You & Me, Daniel Abary, alias Four Visions, a livré un disque fragile et magnifique (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.84). Une œuvre personnelle qui crée une relation d’intime proximité entre l’auteur et son auditeur, même s’il se trouve de l’autre côté de l’océan. Une histoire personnelle sublimée en musique pour atteindre l’universel, qui doit beaucoup à la sensibilité exacerbée de ce jeune garçon attachant. Il ne m’en fallait pas davantage pour avoir envie de faire plus ample connaissance avec lui…


Quels sont tes premiers souvenirs musicaux? Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire de la musique?
J’ai du mal à me rappeler quels ont été mes premiers souvenirs musicaux. On m’a forcé à prendre des cours de piano classique pendant quelques années à partir de mes 7 ans. Je n’ai jamais vraiment appris la théorie (je n’ai toujours aucune idée de ce que je fais). Je détestais jouer du piano. Je mentais à mon professeur. Elle pensait que je comprenais les pièces de Chopin ou de Bach, mais tout ce que je faisais, c’était mémoriser les morceaux entiers à l’oreille. J’étais un gamin qui détestais l’idée de s’asseoir et de jouer de la musique. Il était bien plus tentant pour moi de jouer dehors avec des gosses du quartier que de rester à l’intérieur. Donc après quelques disputes et batailles avec mes parents, j’ai fini par arrêter. A 12 ou 13 ans je crois, quand je me suis vraiment lancé dans la découverte de groupes et de musiciens, c’est là que le déclic a eu lieu et que j’ai voulu dévouer mon énergie à créer une collection de groupes que je vénérais. La musique est devenue pour moi quelque chose de plus que les mélodies, quelque chose d’excitant au final et qui puisse vraiment être connecté à mon âme. Je me souviens d’avoir découvert Bright Eyes et de m’être dit: “Ça me fait vraiment quelque chose émotionnellement. C’est ce que je veux faire, je veux créer quelque chose qui puisse avoir cet effet.” Je me suis mis à jouer de la guitare pendant le lycée, je ne savais pas vraiment ce que je faisais. J’étais nul mais j’ai persisté. J’étais vraiment déterminé à écrire des chansons et à bien chanter. J’ai appris un paquet de chansons d’Elliott Smith pendant mon adolescence juste pour comprendre sa manière de jouer. J’essayais aussi de chanter comme lui. Les enregistrements de ces reprises sont à mourir de rire. C’était comme si j’idéalisais ces gens qui m’aidaient émotionnellement grâce à leurs chansons. Je voulais faire pour d’autres ce qu’ils ont fait pour moi. Au final, j’ai atterri à l’École d’Arts Visuels de New-York pour étudier les Beaux-Arts et la peinture. J’ai connu une première année difficile à l’université. Je n’étais simplement pas préparé mentalement et émotionnellement à vivre à New-York. J’ai fait face à ça en travaillant plus sur ma propre musique. Des amis et des personnes extérieures ont entendu ce que je faisais et j’ai eu quelques retours positifs. Ça m’a motivé à continuer dans cette voie.

Tu as déménagé du New Jersey à Brooklyn. Est-ce que c’est l’endroit idéal pour un musicien?
Je ne dirais pas que Brooklyn est l’endroit le plus propice pour un musicien. C’est difficile à décrire. D’un côté, c’est vraiment bien de pouvoir rencontrer autant de groupes et de musiciens, mais, d’un autre côté, ça peut générer un peu de compétition. Parfois tu peux même te sentir sans importance ou pas assez talentueux pour que les autres ne serait ce qu’ envisagent d’écouter tes chansons. Tu vas à une soirée et tu discutes avec un étranger et soit c’est un aspirant (ou déjà bien établi) jeune écrivain, artiste visuel ou musicien. Ça peut être un peu écrasant. Ce n’est pas une petite mare ici, c’est un océan. Il y a des gens qui viennent de partout. C’est effrayant et ça peut te donner l’impression que ce que tu fais est insignifiant. C’est comme ça. Mais je reste persuadé que c’est une bonne chose d’être entouré de tant de personnes de talent. La musique live ici est soit vraiment géniale soit carrément nulle. Si tu veux aller voir un show chaque soir, c’est possible. C’est New-York, il y a tellement d’opportunités, je trouve ça formidable. Pour quelqu’un qui a envie de s’y intéresser, les salles de Brooklyn ne sont pas mal. Il y en a certaines que j’apprécie beaucoup. Mais, comme je l’ai dit, ça peut être étouffant. Tu vois tellement de gens talentueux que tu peux être découragé et penser que tu n’es pas aussi bon dans ce que tu fais. Peut-être que ça vient de moi mais j’espère que tout le monde ici ressent la même chose. Ça aide à rester humble.
 

Avec 3 projets différents en cours, tu dois être un homme très occupé. Comment arrives-tu à t’organiser?
J’ai un problème bizarre avec le fait d’écrire de la musique. Je ne peux pas juste créer un morceau et le faire entrer dans un seul projet. Pour l’instant, trois projets coexistent parce que j’aime dévier entre différents genres. Four Visions est plutôt dans une optique acoustique et tranquille; Dorean, c’est plus un côté pop joueur et amusant et Sight Seeing, juste un paquet de chansons shoegaze mur de bruit. Quand je me lasse d’un style, j’écris une chanson dans un autre genre. Je le fais pour le plaisir et aussi dans un but d’exercice. Si j’ai un blocage au niveau de l’écriture pour un disque de Four Visions, j’écris des chansons pop légères pour Dorean. Ce n’est jamais surbooké ou trop dur à gérer. C’est juste un processus fluide pour faire sortir ma musique. You & Me est en fait le premier disque pour lequel je me suis posé avec une idée claire et cohérente du résultat final. Le processus d’écriture entamé au printemps dernier correspondait au moment où ma musique a enfin commencé à gagner en maturité. Oui, c’est sous le pseudonyme Four Visions mais je dirais que les incertitudes sur le fait d’aller vers un style ou l’autre ont disparu. Le disque comporte des éléments que j’ai appris en écrivant des chansons pour Dorean ou Sight Seeing. J’ai trois projets mais Four Visions est la plus ancienne des trois dans ma tête. Et je suis plus intéressé à présent à m’en tenir à un seul projet.
Je suppose que tu dois avoir une large palette d’influences. Quelles sont les plus importantes à tes yeux?
C’est une question très difficile. J’écoute et j’emprunte à beaucoup de groupes que j’admire. Mes influences vont des chansons acoustiques de Phil Elverum aux titres oniriques du brillant groupe shoegaze Slowdive. Mes centres d’intérêt changent toujours d’un mois à l’autre. Alors c’est un peu dur de pointer quels sont les artistes qui m’influencent. Il arrive souvent que j’écoute un groupe pendant des semaines sans qu’aucun de  leurs éléments ne semblent transparaître dans mes chansons. Parfois, c’est juste le contraire. Ca me met très mal à l’aise de piller un autre groupe. Pour You & Me, je citerais The Dodos, Cocteau Twins, Beach House, Slowdive, Jon Brion, et The Microphones. C’est une partie des artistes que j’écoutais beaucoup au moment de l’écriture. Les chansons sur lesquelles je travaillais ont beaucoup été imprégnées de leur style et de leurs propriétés.
En ce qui concerne le titre du disque You & Me, est-ce qu’il représente plutôt la relation entre toi et une fille que tu as aimée ou plutôt la relation intime que tu essaies d’instaurer avec l’auditeur?
Quand je me suis mis à travailler sur le disque, je n’avais pas nécessairement de concept général. L’album a juste grandi avec le temps de manière organique. Mais je pourrais peut-être dire que l’idée était d’abord de créer des environnements et des atmosphères plutôt que des chansons avec une histoire ou une signification particulière. Les choses ont changé au milieu du processus quand ma dépression est devenue un peu incontrôlable. Mon état émotionnel est arrivé à un point où je n’avais plus de réelle motivation à écrire d’autres chansons et où je n’existais plus que tard dans la nuit et tôt le matin. Je consommais les mauvais trucs et je devenais vraiment apathique. Je rencontrais aussi des problèmes relationnels avec une personne pour laquelle j’éprouvais des sentiments très forts, ou du moins pour laquelle je pensais que j’avais des sentiments. Je n’étais qu’un être humain égoïste après tout, tu vois? Juste le pire mec déprimé qui ne sort jamais de chez lui. Toujours dans la haine de soi. Je n’aime jamais être comme ça mais si tu as déjà connu des crises de dépression ou d’anxiété, ça peut vraiment prendre le dessus. C’est très douloureux. Pour y faire face, je me suis finalement mis écrire des chansons pop. C’est juste venu un jour après plusieurs mois sans écrire (c’est pourquoi l’EP a pris autant de temps, je voulais le terminer plus tôt). Ensuite, j’ai commencé à écrire des chansons pour le disque qui se rapportaient plus explicitement à ma vie. Alors le disque a commencé à avoir un aspect plus personnel avec des éléments plus narratifs. Je n’aime pas trop en dire, en partie parce que ça me met mal à l’aise et en partie parce que je pense que You & Me pourrait aussi signifier beaucoup plus pour un auditeur. Cela dit, le disque, au pied de la lettre, parle de ma relation compliquée avec quelqu’un de très important pour moi. Mais pourrait facilement être interprété comme mes conversations intimes avec moi-même durant cette période de confusion et de tristesse. Mais ça va encore au-delà de ça. Je pense que c’est un peu réducteur de s’attacher aux significations. Je sais que quand les gens demandent, il faut que je souligne le truc littéral. Il faut que je donne une réponse acceptable. Je ne sais pas si j’échapperai jamais à l’intention ou à l’idée du disque parce que c’est moi qui l’ai écrit, mais j’ai toujours l’espoir que les gens trouvent quelque chose de spécial dans les chansons qui leur soit propre. You & Me est quelque chose de personnel pour moi mais j’espère que ça peut devenir quelque chose qui fasse sens et qui soit peut-être interprété différemment pour un auditeur. Une connexion qui nous rapproche à travers de sentiments partagés. Même si nous ne sommes jamais rencontrés.
Quelles sont les prochaines étapes pour toi?
Mes prochaines échéances sont assez simples. J’aimerais vraiment partager ma musique davantage avec d’autres personnes. J’adore la musique, j’adore écrire des chansons et j’adore les jouer. Récemment, j’ai décidé que j’aimerais vraiment continuer à le faire, ce serait idéal de pouvoir vivre de quelque chose que j’aime faire. Donc je suppose que ça veut dire s’en occuper de manière plus professionnelle. Ce qui me fait un peu peur parce que je suis une personne complexée et j’ai l’impression que peut-être je me trahis moi-même en considérant l’idée de gagner de l’argent avec ma musique. C’est dur. Mais oui, j’essaie de me faire signer par quelqu’un qui pourrait m’aider à sortir un LP pour lequel je suis déjà en train d’écrire quelques démos. Je veux travailler aussi plus sur les relations presse, la promotion. En me relisant à voix haute, ça me paraît tellement bizarre, c’est délicat je pense de faire de l’art et ensuite de lui donner une importance moindre en “le vendant”. Mais ça fait partie du jeu et je commence à l’accepter.

Est-ce qu’il y a des groupes que tu me recommanderais d’écouter?

Il y a cet étonnant chanteur songwriter folk (au sens large du terme) d’Akron, Ohio, Kelly Latimore. Je lui dois vraiment beaucoup. Il m’inspire avec chaque chanson qu’il sort sur le Net. Je suggère de se procurer son album gratuit en ligne I see now. Et aussi cet incroyable groupe shoegaze Dead Mellotron de Baltimore, Maryland. Ils viennent de sortir un disque incroyable intitulé Glitter. Je les ai vus il y a quelques mois à New York quand ils étaient en tournée cet été, c’était un show génial. Frazier est vraiment un bon gars. Il sait vraiment comment faire des mélodies merveilleuses à la guitare.
Et en VO :


What are your first music-related memories? What made you want to make music?

 It’s hard to remember what my first music memories were. I was forced to take classical piano lessons as a child for a few years starting at 7. I never learned theory really. (still have no clue what I’m doing) I hated playing piano. I would lie to my teacher, she thought I understood the Chopin piece or the Bach, but all I was doing was memorizing entire songs by ear. I was a kid that hated the idea of sitting down and playing music for an hour. It was more desirable to play with the neighborhood kids outside than stay inside for me. So after arguments and battles with my parents, I finally quit. When I was 12 or 13 I think, is when I started getting heavily into discovering bands and musicians. It finally just clicked for me, and I wanted to devote energy to creating a library of bands I really adored. Music transformed into something more than melodies to me, it was finally exciting and could really connect with my soul. I remember getting into that popular band Bright Eyes as a kid and saying, “This really does something to me emotionally. I want to do this, I want to create something that can do this.” I started playing guitar all throughout high school, I didn’t really know what I was doing. I was awful, but I kept trying. I was very determined to write songs and sing well. I learned a bunch of Elliott Smith songs as a teenager just to figure out how he played, tried singing like him too. The recordings of those covers are hilarious. It was more of me just idolizing these people that helped me emotionally through their songs. I wanted to do what they did for me. I eventually ended up going to The School Of Visual Arts in New York to study fine arts painting. I had a tough first year of college, I just wasn’t mentally and emotionally prepared to live in New York. I dealt with it by writing more of my own music. Friends and strangers eventually heard it, and I had some decent responses. It motivated me to actually pursue it.

You moved from New Jersey to Brooklyn. Is this the right place for a musician?
I wouldn’t say Brooklyn is the most ideal place for a musician. It’s a tough thing to describe. On one hand it’s really nice that you can meet so many other bands and musicians here, but on the other it can get a little competitive. Sometimes you even feel like you’re not important or even talented enough for others to ever consider listening to your songs. You go to a party here and talk to a stranger, and they are either an aspiring (or already well established) young writer, visual artist, or musician. It can be overwhelming. It’s no small pond here, it’s an ocean. People from all over are here. That’s frightening and can really make you feel like what your doing is unimportant. That’s the reality of it though. But I always like to think it’s a good thing to be surrounded by so many talented people. The live music here is either really great, or just plain awful. If you want to see a show every night, you can. It’s NY, there’s so much opportunity for that, and I think that’s awesome. For anyone that wants to know, the DIY venues in Brooklyn aren’t bad, I like a few of them a lot. It’s something you’d have to see for yourself. But, like I said it can be overwhelming. You see so many talented people, that you can get discouraged that you’re really not that good at what you do. And that might just be me, but I’m hoping everyone here feels that way. It’s very humbling.

With 3 different projects going on, you must be a very busy man. How do you manage to deal with that all?
I have a weird problem with song writing. I can’t just create a track and have it under one project. As of now 3 projects exist from my output because of the genres I like to deviate between. Four Visions is intended to be more of the acoustic quiet stuff, Dorean is playful and fun pop, and Sight Seeing is just a bunch of wall of noise shoegaze songs. When I get bored of one style I write a song in a different genre. I do this for pleasure and also for exercise purposes. If I have writers block for a Four Visions release, I write fun pop songs for Dorean. It’s never busy or too hard to handle. It’s just a flowing process for my outlet of music. You & Me is actually my first record that I sat down with and had a clear idea of a cohesive finished release. The writing process that started last spring to me was when my music finally started to mature. Yes, it’s under the Four Visions moniker, but I’d say the insecurities of making it one style or one genre disappeared. It has elements of things I’ve learned from writing Dorean songs and Sight Seeing songs. I have 3 projects, but Four Visions has been the oldest idea out of the three in my head. I’m more interested now in sticking to one. 
I assume that you must have a wide range of influences. WHich are the most important to you?
This is a very difficult question to answer. I listen and take from a lot of bands that I admire. My influences can range from the acoustic songs of Phil Elverum to the dreamy tracks of the brilliant shoegaze band Slowdive. My interests always change from month to month. So it’s a bit hard to pinpoint what artists influence me. Often times I’m listening to a band for weeks but none of their elements seem to transmute into my songs, other times it’s the opposite. I then get very insecure that I’m practically ripping off a band. For You & Me, I’d say the record quotes The Dodos, Cocteau Twins, Beach House, Slowdive, Jon Brion, and The Microphones. Those were some of the artists I was listening to a lot of when I was writing the record. A lot of their style and properties seemed to trickle in and out of the songs I worked on.

About the title You & Me, is it more about the relationship between you and a girl you loved or about the intimate relationship you want to create with the listener?
When I began to write the record, I didn’t necessarily have an overall concept. The album just grew organically over time. But I could say maybe it first was about building environments and moods rather than songs with a specific narrative or meaning. Things changed though in the middle of the writing process when my depression got a little bit out of control a few months in. My emotional state came to a point where I didn’t have any real motivation to write more songs, I was sleeping far too much during the day, and only existing late in the night and early in the morning. I was consuming the wrong things and became very apathetic. I was dealing with relationship issues with someone I had incredible feelings for, or at least thought I had feelings for. I was just being a selfish human overall. You know? Just the worst sad dude that never wants to leave the house. Always self loathing. I never like to be that person, but if you’ve ever had depression and anxiety—it can really take over. It hurts a lot. I finally started writing pop songs to deal with it. It just happened one day after months of not writing. (That’s why the EP took so long, I wanted to finish it sooner) I then started writing songs for the record that were more explicitly about my life. So the record started having an aspect that was more personal with that element of narrative I suppose. I don’t like to reveal too much, partially because I am insecure, and partially because I feel You & Me could also mean so much more to a listener. With all this being said, the record at face value is about my complicated relationship with someone else very important to me. But could easily be interpreted as my internal conversations with myself during a period of confusion and sadness. But there is more beyond this though, I think tacking on meanings is limiting. I know when people ask, I have to sort of state the literal stuff. I have to give a decent answer. I don’t know if I’ll ever escape the actual intention or idea of the record because I wrote it, but I always hope people find something special in the songs for themselves. You & Me is personal to me, but I hope it can become something meaningful and maybe even interpreted differently to a listener. A connection, where we can bond over the same feelings. Even if we’ll never meet.

What are the next steps for you?
My next steps are pretty simple. I’d really like to share my music more to people. I really love music, I love writings songs, and I love performing them. Recently, I decided I really would like to pursue it, it’d be ideal to make some sort of living off of something I like doing. So I suppose treat it a bit more professionally. Which kind of scares me, because I’m such a self conscious person and I feel like maybe I’m being untrue to myself for even considering the idea of making money off my songs. It’s tough (Haha). But yes, I’m trying to get signed by someone who could maybe help me put out a full length I’m already writing a few demos for. I want to work on more press related stuff too, promoting myself. As I read this out loud I feel so weird, it’s tricky I think—making the art, and then making it feel less important by “selling it.” But it’s part of it, and I’m starting to accept that.

Do you have any fellow bands you would recommend me to check out?

I’d check out this amazing solo folk (Broadest sense of the word folk though) singer songwriter from Akron, Ohio Kelly Latimore. I pretty much owe him a lot. He inspires me with every song he releases to the web. I’d suggest getting his record for free online ‘I See Now.’ And check out this amazing shoegaze band Dead Mellotron from Baltimore, Maryland. Those pals just released an amazing record called ‘Glitter.’ Saw them months back in NY when they were touring this summer, it was an awesome show. Frazier is a really nice guy. He really knows how to make wonderful guitar melodies man.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons