J’ai interviewé : Mama Rosin

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Des Suisses, tombés dans la marmite du blues cajun… Pas banal ? Peut-être mais, en tout cas, ça vous secoue la pulpe comme jamais. Ils s’appellent Mama Rosin. Tu veux savoir pourquoi ? 

Quelle musique jouiez-vous avant de découvrir le zydeco blues ?

Tu ne viens pas à cette musique simplement. Elle reste assez nichée et enfouie dans les cercles étranges des connaisseurs. On est passé par le blues plus traditionnel, mais avant ça, les musique folk du monde nous ont toujours fait tripper, même si maintenant c’est devenu habituel d’en écouter. Mais du point de vue rock’n’roll, le son des 60’s c’est formidable, puis le Velvet et les Modern Lovers sont probablement nos 2 première baffes. Puis comme en témoigne notre label, l’exotica, le calypso, le blues…

Comment êtes-vous tombés dans la marmite cajun ?
Grâce à une vieille compil dans laquelle un vieux morceau cajun trainait. Puis le commentaire d’un vieux rocker british qui nous disait ne plus supporter les non anglophones qui chantent en Anglais. Que ça ne fait pas sens. Que tous les anglophones du monde n’en peuvent plus. Et que le vrai rock’n’roll des francophones, c’était le Cajun ! Donc on a creusé, et on a compris que ça tabassait !

Dans un pays dont on vante souvent la tranquillité, ne passez-vous pas pour des extra-terrestres ?
En fait la Suisse est un puits de groupes de blues, de garage, de psyché, depuis longtemps. Il y a une scène vraiment riche de groupes assez puissants. On est donc loin de passer pour des bizarres. Les influences cajun-zydeco-calypso-blues participent depuis 4-5 ans au paysage. Mais, avant nous, il y avait déjà une touche rustico-louisianaise avec des groupes comme The Dead Brothers ou Hell’s Kitchen.

Pour les non-initiés du zydeco blues (dont je fais partie), quels sont les groupes ou artistes majeurs à écouter en priorité ?

Alors le plus connu est Clifton Chenier. Un fou avec une couronne et un accordéon qui fait du R’n’b en langue créole anglaise incroyable. Mais, dans les plus obscurs, on aime Boozoo Chavis, Les Frères Carrière, Ambrose Sam… on a d’ailleurs sorti une compil

A qu(o)i le nom Mama Rosin fait-il référence ?

Un vieux tune qui parle de cette Mama Rosin. Une danseuse black, un peu légendaire, un peu vivante. Le morceau est chanté en français par une nana, avec un jeu de batterie un peu tribal, une lap steel pour le côté country et un mélodéon. C’est assez fou, ça sonne dingue.

Sur Bye Bye Bayou, vous avez travaillé avec Jon Spencer. Comment vous êtes-vous rencontrés ? Qu’a-t-il apporté à votre travail ?
Il était tombé sur notre album Black Robert en tournant en Europe avec Heavy Trash. Il nous a contacté à son retour pour qu’on ouvre pour lui en Allemagne. Ce qu’on a fait. C’était génial… Alors il nous a proposé d’enregistrer et de produire notre disque. Ce qu’il a fait. En mettant sa touche dans le mix, mais aussi sa coolitude. Tranquille et pro, il a permis une cohésion finale dans ce disque. Un son très brut, parfois dur pour les non-initiés et trop habitués au son radiophonique stérilisant. Mais on adhère bien sûr à ce choix radical !

Quelles sont les prochaines étapes pour vous ?
Notre prochain album est déjà prêt. Une surprise. Ce sera pour le printemps. Entre-temps on s’occupe de notre label. On se retrouve des amplis (on a perdu plein de choses dans une inondation de local au début de l’été), on tourne en France avec Moriarty, et on se repose un peu la tête. Les 3 dernières années ont été tumultueuses

Le Questionnaire “Tout lu, tout vu, tout bu”

Que faut-il lire en écoutant votre album?
Bye Bye Bayou de Charles Williams !

Que faut-il voir en écoutant votre album?

La Route de Salina de Georges Lautner

Que faut-il boire en écoutant votre album ?
Un vin de Meinier ! Notre base. Le Carmonoir du Domaine d’En-Bruaz.

Quelle phrase aimeriez-vous lire sur votre musique ?

 “Les Clash du 21ième siècle” … On nous l’a dit à Londres mais jamais écrit !

A quoi ressemblerait votre clip idéal ?

Un vieux clip de Depeche Mode

Avec quel personnage célèbre rêveriez-vous de boire un verre ?

Moravagine

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