J’ai interviewé : Mermonte

Browse By

Il y a quelques mois, je me lamentais devant le manque de dynamisme et de créativité de la scène française. De toute évidence, j’avais tort puisque, depuis maintenant plusieurs semaines, je croise la route de groupes hexagonaux tous plus brillants que les autres. Dans cette constellation un peu éparpillée, Mermonte (cf J’ai entendu : Mermonte) est sans aucun doute l’un des plus doués comme en témoigne leur énormissime premier album éponyme. Interview exclusive de Ghislain Fracapane, tête pensante du projet…

Quelle est la genèse de Mermonte?

C’est moi dans mon appartement avec mon ordinateur, avec l’envie de faire autre chose qu’avec mes autres groupes et de composer seul.

Comment est-on passé aussi vite d’un gars qui bidouille des sons sur son ordi à une formation regroupant une dizaine de musiciens?

C’est une musique où il faut être beaucoup pour se produire en concert. Certains amis ont écouté quelques compos et m’ont proposé leur aide pour interpréter et enregistrer.

Question un peu tordue: est-ce que le son que vous souhaitiez atteindre nécessitait une formation plus fournie ou, à l’inverse, est-ce le fait d’avoir cette configuration qui vous permet davantage d’audace au niveau du son?
J’arrive à avoir ce que je veux à 10. Cependant, ça nous oblige à avoir un autre son. C’est surtout dû au jeu de chacun. Beaucoup d’entre nous viennent du rock, punk ou death même, c’est pour ça qu’on a un son plus « envoyé » sur scène.

Est-ce que l’écriture des morceaux est désormais collective ou est-ce que le travail continue à se faire d’abord individuellement?
Je garderai toujours l’idée de base, c’est à dire composer seul, sans les propositions d’autres personnes. De temps en temps, j’ai besoin d’un coup de main pour les paroles ou de la facon de jouer de certains instruments et lignes mais l’idée est de rester dans ce concept de faire la musique qui est dans ma tête. De plus, j’imagine que si nous composons ensemble on arrivera surement à faire un mélange de pop/death/crust/math/blues/gospel très très laid.

Tu revendiques des influences qui vont de Steve Reich aux Beach Boys. C’est un peu le grand écart. Comment réussis-tu à concilier tout ça?
Je suis beaucoup influencé rythmiquement par Steve Reich, Terry Riley, Phillip Glass, Mulatu Astaké et, pour la mélodie, par les Beach Boys, les Beatles, American Football, David Axelrod, Tortoise… Du coup, c’est assez simple de concilier ces différentes inspirations.

Il y a en ce moment en France une nouvelle scène pop qui émerge (Pendentif, Petit Fantôme, Botibol,…). Comment expliques-tu ce renouveau et est-ce que, selon toi, il y a une nouvelle identité musicale française qui se met en place ou simplement des groupes qui travaillent chacun dans leur coin?
Nous sommes tout nouveaux dans cette scène, donc je ne peux pas te dire en ce qui concerne la scène pop française. Cependant, dans mes autres groupes je remarque que c’est par le biais des organisateurs et des concerts que nous nous rencontrons et nous nous influençons. En ce qui concerne la nouvelle scène, je trouve ca vraiment génial que les francais se mettent un peu à la pop depuis quelques temps. A une certaine époque, c’était vraiment has been de faire de la pop et il ne fallait pas prononcer le nom Beatles dans les salles de concert. Un peu, comme il y a 15 ans lorsqu’on parlait de Joy Division, c’était de la musique pour les vieux. Comme quoi les effets de mode, il faut vraiment passer outre.

Les critiques que j’ai pu lire sur l’album sont très élogieuses. Je crois que l’album sort aussi dans d’autres pays. Quel accueil recevez-vous à l’étranger?
A l’étranger, ça se passe très bien. Surtout pour le Japon, l’Angleterre et les pays scandinaves. C’est dû au fait que nous avons des labels à l’étranger qui font très bien leur travail.

Maintenant que l’album est sorti, quels sont les prochains projets de Mermonte? J’ai entendu parler d’une éventuelle collaboration avec un orchestre symphonique…Peux-tu nous en dire plus?

Où tu as vu ça dis donc? (NDLR : je bosse un peu quand même!) Pour l’orchestre symphonique c’est juste une idée qu’on fera peut-être, ça serait vraiment super de réarranger les morceaux pour un orchestre. Pour les autres projets nous partons en tourner pour un mois en Europe en septembre/octobre/novembre, le 22 juillet aux Vieilles Charrues et je suis en train de composer pour un nouvel album.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons