Quelle est la genèse de Mermonte?
Comment est-on passé aussi vite d’un gars qui bidouille des sons sur son ordi à une formation regroupant une dizaine de musiciens?
C’est une musique où il faut être beaucoup pour se produire en concert. Certains amis ont écouté quelques compos et m’ont proposé leur aide pour interpréter et enregistrer.
Question un peu tordue: est-ce que le son que vous souhaitiez atteindre nécessitait une formation plus fournie ou, à l’inverse, est-ce le fait d’avoir cette configuration qui vous permet davantage d’audace au niveau du son?
J’arrive à avoir ce que je veux à 10. Cependant, ça nous oblige à avoir un autre son. C’est surtout dû au jeu de chacun. Beaucoup d’entre nous viennent du rock, punk ou death même, c’est pour ça qu’on a un son plus « envoyé » sur scène.
Est-ce que l’écriture des morceaux est désormais collective ou est-ce que le travail continue à se faire d’abord individuellement?
Je garderai toujours l’idée de base, c’est à dire composer seul, sans les propositions d’autres personnes. De temps en temps, j’ai besoin d’un coup de main pour les paroles ou de la facon de jouer de certains instruments et lignes mais l’idée est de rester dans ce concept de faire la musique qui est dans ma tête. De plus, j’imagine que si nous composons ensemble on arrivera surement à faire un mélange de pop/death/crust/math/blues/gospel très très laid.
Je suis beaucoup influencé rythmiquement par Steve Reich, Terry Riley, Phillip Glass, Mulatu Astaké et, pour la mélodie, par les Beach Boys, les Beatles, American Football, David Axelrod, Tortoise… Du coup, c’est assez simple de concilier ces différentes inspirations.
Il y a en ce moment en France une nouvelle scène pop qui émerge (Pendentif, Petit Fantôme, Botibol,…). Comment expliques-tu ce renouveau et est-ce que, selon toi, il y a une nouvelle identité musicale française qui se met en place ou simplement des groupes qui travaillent chacun dans leur coin?
Nous sommes tout nouveaux dans cette scène, donc je ne peux pas te dire en ce qui concerne la scène pop française. Cependant, dans mes autres groupes je remarque que c’est par le biais des organisateurs et des concerts que nous nous rencontrons et nous nous influençons. En ce qui concerne la nouvelle scène, je trouve ca vraiment génial que les francais se mettent un peu à la pop depuis quelques temps. A une certaine époque, c’était vraiment has been de faire de la pop et il ne fallait pas prononcer le nom Beatles dans les salles de concert. Un peu, comme il y a 15 ans lorsqu’on parlait de Joy Division, c’était de la musique pour les vieux. Comme quoi les effets de mode, il faut vraiment passer outre.
Les critiques que j’ai pu lire sur l’album sont très élogieuses. Je crois que l’album sort aussi dans d’autres pays. Quel accueil recevez-vous à l’étranger?
A l’étranger, ça se passe très bien. Surtout pour le Japon, l’Angleterre et les pays scandinaves. C’est dû au fait que nous avons des labels à l’étranger qui font très bien leur travail.
Maintenant que l’album est sorti, quels sont les prochains projets de Mermonte? J’ai entendu parler d’une éventuelle collaboration avec un orchestre symphonique…Peux-tu nous en dire plus?