Alors que Cécile Duflot s’est déclarée favorable à la dépénalisation du cannabis, le groupe lillois Roken is Dodelijk (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.51), de retour des Pays-Bas, continue de lutter sans relâche contre les méfaits du tabac. Pas de fumée sans feu, les Roken, avec leur EP The Terrible Things, nous avait enveloppés d’un halo de mélancolie positive, une pop radieuse et prodigieuse qui les avait placés au top des groupes à suivre. Interview en toute décontraction avec Jérôme, le chanteur du groupe…
Comment vous-êtes vous rencontrés et comment le groupe s’est-il créé?
Le groupe s’est formé en 2006 à Lille, on s’est rencontrés dans un bar tabac à la frontière belge… Plus sérieusement, on était tous plus ou moins amis avant de faire de la musique ensemble. L’idée de départ c’était de ne pas avoir d’instrument fixe et de faire des belles chansons afin de faire un tabac dans les bars. On a fait beaucoup de scène et c’est un plaisir, mais on passe aussi beaucoup de temps à travailler sur nos productions.
Roken is Dodelijk, un nom idéal pour devenir célèbre dans tout le Benelux?
C’est plus facile là-bas en effet, on a eu beaucoup de retours très positifs sur le nom, notamment en Hollande où nous avons passé pas mal de temps récemment. Un groupe français avec un nom hollandais, ça les change des groupes hollandais avec des noms anglais. Ils ont aussi une culture pop indé bien plus développée que la France, on y est toujours très bien accueilli.
Si le prochain gouvernement vous proposait d’utiliser l’un de vos morceaux dans un spot contre le tabagisme, comment réagiriez-vous?
On trouverait ça mortel. Sans jeu de mots. Nous sommes complètement contre les jeux de mots.
Quels sont les artistes ou les groupes qui vous influencent le plus?
On écoute beaucoup de musiques différentes, entre le classique et la pop en passant bien entendu par le schlager quand nous faisons l’amour. Récemment on a pas mal écouté Baxter Dury et Metronomy. Quand on regarde un match de foot, on met toujours Baden Baden en fond. Avant les répètes on passe toujours 5 minutes à écouter We Are The Champions de Queen devant le portrait de Rudi Garcia.
Vous vous êtes fait connaître sur les scènes du Nord-Pas-de-Calais puis dans plusieurs grands festivals. Quels sont vos meilleurs et vos pires souvenirs de scène?
Nos salles fétiches sont le Nouveau Casino à Paris et le Grand Mix à Tourcoing où nous avons fait de belles dates pour la sortie de notre EP, on a vraiment senti une cohésion avec le public, c’était des moments vraiment particuliers qu’on n’oubliera pas. Les moments qu’on aime moins, c’est les casses de matériel à répétition pendant un concert – deux guitares en deux morceaux aux Nuits Secrètes en 2007, pas mal, non ? Là on se sent pas vraiment en cohésion avec les éléments, le destin, la société, tout ça.
J’ai lu que vous considériez The Terrible Things comme un disque idéal pour le matin, envisagez-vous de faire des albums pour les autres moments de la journée?
On envisage un album super rébarbatif pour s’endormir, et un album de reprises de Nirvana en schlager pour les fêtes de la bière. On a beaucoup travaillé sur le tabac, on voudrait s’attaquer à l’alcool. D’autant que la région Nord/Pas-de-Calais est championne du monde des cancers des voies aérodigestives, le plus souvent liés à la consommation conjointe de tabac et d’alcool.
The Terrible Things est sorti depuis un moment. A quand un album de Roken is Dodelijk?
C’est long, mais il faut attendre l’alignement parfait des étoiles entre le monde extérieur et notre monde intérieur. On a failli sortir l’album il y a un an, mais c’était trop tôt. On est retournés plusieurs fois en studio pour préciser ce qu’on voulait et on…(NDLR : apparemment, on a perdu Jérôme au milieu de la question)
Question subsidiaire et tendancieuse, surtout venant d’un supporter lensois: pensez-vous que le LOSC sera de nouveau champion l’année prochaine?
Oui, le LOSC sera champion cette année.
