Ding Dong!
Bon alors, on a deux options merdiques. Commencer par te répondre en mode calembour de jmenfoutiste éméché genre: “C’est où Vagina Town ? – C’est là !” ou à l’inverse te pondre un semi roman façon étudiant nombriliste : “Dés mon plus jeune âge, du côté de Guermantes, où quand le soleil darde ses rayons augurant les moissons d’Automne (c’est en automne les moissons ? ) l’on devine l’excitation des ecclésiastes qui préparent leurs messes comme se fardent les gourgandines …j’ai toujours su que Vagina Town … oh pis merde”
…Alors on va tenter une sorte d’équilibre entre les deux pour pas se foutre de ta gueule tout en t’épargnant l’introspection en 22 tomes, sauf si tu fais payer la consult’, auquel cas…
Allez , on va commencer par fumer un petit joint dans ton canapé, parce qu’on en fume 50 par jours, et écouter un disque de… Kap Bambino… Euh… bah non en fait, Robert Johnson plutôt. C’est parti…
Et puis il y a le coté assez “universel” de la sexualité et des interdits qui l’entourent… Le Sexe, libéré de la procréation, c’est une religion qui grandit … un mouvement inéluctable d’aller et retour … Depuis que Dieu est mort, le Sexe n’a jamais été aussi vivant. Même si Vagina révère les salopes de toutes confessions
Alors évidemment pour qu’on puisse entendre ce discours, qui est plus une invocation qu’un constat, il faudrait vite se débarrasser des vendeurs de yaourts au bifidus et de tous ceux qui pervertissent l’inconscient érotique en l’utilisant pour accroitre leur profit. Autant dire que y a du taf …
Chaud et humide ? Oui c’est souvent le cas, de mon expérience en tous cas,… l’obscurité qui amène le soleil dans les cœurs. Une bonne destination pour les vacances…? Oui, mais en toute logique, après y avoir gouté, t’appelles illico Josiane de la compta pour lui dire que tu reviendras pas lundi et qu’elle peut préparer le solde de tout compte…
Le nom du groupe, comme tu as sûrement dû t’en rendre compte, vient d’un épisode de Californication qui lui-même reprend le titre d’un porno US eighties. La grande période des brushings, des VF faites en 7 minutes douche comprise, et où il semble que tous les vendeurs de cire dépilatoire du pays aient été en prison à ce moment là…. Il s’avère simplement qu’on matait Californication au moment où on cherchait un nom, et que ça nous a plu… (Y avait aussi “Ravachol Crack” en lice si ma mémoire est bonne… on a bien fait de choisir Vagina…) . Après on partage pas grand chose avec la série. Certes ça parle de cul tout le temps, c’est très inspiré de Bukowski et de John Fante par exemple… Mais c’est trop centré sur une frange pourrie gâtée de la bourgeoisie californienne pour qu’on veuille s’en réclamer. Ils nous font chier avec leurs histoire de famille, d’agents, de show business, leur cynisme, leur psychologie de bas étage érigée en style de vie… A quelques kilomètres de chez eux, South Central, drogues, gangs, prostitution, une espérance de vie comparable aux pays les plus pauvres du tiers monde. … .Vagina Town donc, ça sera plutôt le vieux porno eighties que tu planquais sous ton lit quand tu ne soupçonnais pas qu’Internet allait un jour faire exploser la boite de Pandore.
Puis, à force de jouer dans des bars et des caves pourries sans sondier et une demi-enceinte, on en a eu marre. Marre aussi de passer des heures à programmer des rythmiques sur un ordi (pourri, qui plus est)… Fuck off, il faut se poser là où on joue, pas de balances ? Ok . 1234 ! Du coup, on a rencontré Pim notre premier batteur avec qui on a joué un peu plus d’un an (de fin 2010 à janvier 2012). C’est avec lui qu’on a enregistré notre second skeud, Dope For Christmas fin 2011. On a enchainé tournée, enregistrement, mixage pendant un mois super intense. Et finalement, on s’entendait plus assez pour continuer. Au bout d’un moment, c’est important d’être vraiment proches musicalement, humainement. Et là ça le faisait plus. Bon, c’est pas forcément un truc que j’ai envie de mettre en avant, mais voilà en gros. Depuis janvier 2012 on a eu des mois sans batteur, des essais de batteurs jamais concluants soit humainement, soit musicalement… un peu désespérant au bout d’un moment… On a fait une tournée à cheval sur Septembre-Octobre (2012) avec un pote qui a pris le manche, enfin les baguettes, mais qui habite sur Rennes et pas assez dispo pour continuer avec nous après ça.
Mais !!!! , ….. à cette occasion, on a racolé une charmante jeune fille qui répond au doux nom de Rachel et qui s’avère être une claviériste confirmée, et qui par ailleurs joue avec Gina dans un autre groupe ,100% filles, appelé “Sucette” ( …) . On a fait cette tournée à quatre donc.
Et on l’a gardée avec nous notre Rachou. On avait déjà fait des trucs avec de l’orgue sur certains enregistrements et elle est tellement cool que ça nous semblait évident.
2013 … Depuis un mois, c’est reparti !! On a rencontré un batteur, Jérémie, mon homonyme. Et là ça se passe hyper bien, donc on est en train de tout remettre en place… Enfin ! Ouf …
Mais oui, ça fait des années qu’on écoute les Cramps, on a eu la chance de les voir en concert avant que Lux ne meurt … Et depuis avec Vagina, on a joué deux fois avec Kid Congo (guitariste successif de Gun Club, Cramps et Bad Seeds…) Truc de taré… J’ai touché la main du mec qui touchait tous les jours le mec qui avait un accès quotidien au mont de Venus de Poison Ivy !!!! Moi Fétichiste ? Mmmmm … Sinon, au passage, je te conseille vivement la bio du groupe par Alan Feidri, c’est juste trop mortel !!! Y a tout… Le bouquin est un patchwork de vignettes, de tarés, de héros oubliés du Rock N’ Roll… Une histoire souterraine et populaire des Etats-Unis. Les Cramps t’aident beaucoup à te foutre des genres, des modes, du truc du moment. Ce qui compte c’est comment telle ou telle musique, groupe, taré du Kentucky sont au service d’une même tension dans le bas ventre… Là… et Là aussi .
Pour ceux qui, comme moi, ne vous ont (encore) jamais vus en concert, à quoi ressemble un concert de Vagina Town?
Vous avez un deuxième disque que vous cherchez à sortir. Vous êtes toujours à la recherche de partenaires?
Comme on a arrêté de jouer avec Pim (notre premier batteur) juste après avoir enregistré le disque en question, il y a un an, ça semblait illusoire de prétendre chercher un label sans avoir de formation solide pour faire des live derrière,… enfin façon de parler. Étant donné la précarité financière des micros labels (c’est à dire ceux qui serait susceptibles d’être assez cons pour mettre des billes dans notre panier), c’est impossible pour eux de prendre ce risque sur un groupe qui va peut être se dissoudre ou en tous cas qui tourne pas beaucoup. Y en a qui s’en sont jamais remis (… au prix du pressage vinyle…). Kizmiaz eux, étaient pas chaud, ils “kiffaient pas le son” comme disent les jeunes. Donc maintenant qu’il semblerait qu’on ait enfin retrouvé une formation qui nous permette de nous projeter un peu plus dans l’avenir, on va surement enregistrer un truc genre 45t dans l’année, on va voir … et si les choses continuent dans le bon sens, qu’on arrive à faire de la bonne musique tout simplement , ça risque de se faire un jour ou l’autre pour “Dope for Christmas”, un cadeau de Noël inattendu va savoir … En tous cas moi je le trouve bien ce disque donc je suis confiant.
Je vais tacher de ne pas en rajouter, parce que là je t’ai pas épargné… et le disque de Robert se finit… 7 joints plus tard, je commence à être un peu défoncé, et mon vieil écran analo de 9 pouces 1/2 commence à bien me niquer les yeux.