J’ai interviewé : Vows

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Il y a quelques semaines, je disais tout le bien que je pensais d’un des plus brillants outsiders de la scène indépendante, le groupe Vows. (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.49). Auteur du remarquable Winter’s Grave, disque qui clôt magnifiquement l’hiver et laisse entrevoir l’arrivée des beaux jours, le quintette distille un charme lo-fi irrésistible. Pour en savoir plus, j’ai interrogé pour vous James Hencken, alias Nillo, l’un des deux instigateurs du projet… 


Comment vous-êtes vous rencontrés et comment avez-vous formé Vows?

J’ai commencé à faire de la musique avec Sabeel et Ryan au lycée tandis que Jeff et Scott faisaient la même chose de leur côté. Nous sommes tous allés dans le même lycée mais nous ne sommes pas rencontrés avant d’avoir fini la fac. La première fois que nous nous sommes réunis, c’était pour l’album de Jeff E.E.U.U. A partir de ce moment-là, nous avons continué à travailler ensemble sur les chansons et les albums de chacun; à les enregistrer et à les jouer en live comme un groupe. Alors quand Jeff et moi avons enregistré Winter’s Grave sous le nom de Vows, c’était un autre album, un autre projet, un nouveau départ. Mais tout le monde a décidé de se plonger dedans, de vivre comme un groupe et de partir en tournée.

Vous jouiez plutôt de la musique folk acoustique. Qu’est-ce qui vous a décidé à à essayer quelque chose de plus expérimental?
Oui, c’est vrai. Nous avons fait Winter’s Grave en premier lieu parce que nous avions besoin de changement. Nous voulions simplement essayer de faire quelque chose de complétement différent, dans une atmosphère beaucoup plus ouverte. De cette volonté de travailler différemment au niveau de la création et de l’enregistrement a résulté une sorte de performance vivante qui évolue à l’infini. Le folk pur et dur, c’est le pied en live mais Vows est vraiment le challenge dont nous avions besoin. En fait, nous nous sommes lancés avec la volonté de pas utiliser du tout de guitare acoustique, mais, bien sûr, on en trouve quand même un peu dans l’album…

Il y a un côté “fait maison” tout au long de l’album. Est-ce un effet que cultivez ou aimeriez-vous avoir un son plus propre?

Nous nous sommes vraiment laissés porter par le son qui s’est développé sur Winter’s Grave. Nous avons tout enregistré à la maison dans mon vieux local. Nous n’avons pas le meilleur des équipements donc nous faisons en sorte de développer notre musique à partir du son que nous sommes capables de produire. En fait, la musique que je préfère est essentiellement lo-fi. Ce n’était pas forcément voulu mais c’est ce qui en est ressorti. Nous sommes en train d’enregistrer le nouvel album avec le même équipement et le son est énorme comparé à Winter’s Grave. Peut-être que c’est lié au lieu. Nous préférerons toujours enregistrer à la maison qu’en studio mais si nous avions l’opportunité d’enregistrer un disque de Vows dans un studio, ça nous rendrait dingues.

Pour moi, votre musique sonne comme l’arrivée de l’été et la fin de l’hiver. Est-ce ce que c’est ce que vous entendiez avec le titre Winter’s Grave?
Oui, je suis sûr que, sur le moment, nous avons inconsciemment décrit ce sentiment. C’était effectivement la fin de l’hiver et nous avons enregistré en avril. Nous avons parfois des changements de saisons assez brutaux dans le New Jersey donc ça a un gros impact sur nous. L’hiver a été long et froid.

Le Crystal Mountain Music collective, ça a l’air d’être une sacrée aventure. Peux-tu nous en dire plus?
Le CMMC est essentiellement une façon pour nous d’exposer ce sur quoi nous avons travaillé ensemble et individuellement. Depuis le lycée, nous six avons formé un groupe en rotation et avons collaboré sur plusieurs  projets, et donc, au final, nous avons tout réuni en un seul endroit. Nous montons des spectacles ensemble, chaque artiste est soutenu en concert par les autres membres du collectif et nous avons des invités. Nous sortons tous nos albums gratuitement par ce canal et faisons un peu de promotion. La plupart des albums que nous avons faits y sont. Les deux plus récents sont le Meridian Hill EP et le Red Thumb Light EP de Flashman Irving et moi-même.

L’album semble recevoir de très bonnes critiques. Quelles sont les prochaines étapes pour vous?
Oui, nous ne remercierons jamais assez tous ceux qui nous ont témoigné leur soutien. Nous sommes tellement contents de savoir que les gens retirent quelque chose de positif de cet album. Nous ne nous attendions pas à une telle audience. Nous nous imaginions qu’il resterait là sur le site du CMMC avec tous les autres et que nous passerions à autre chose. Maintenant, nous en sommes à tourner du mieux possible avec ce disque et à nous développer sur le Net chaque jour. C’est assez dur quelquefois de tenir le rythme! Nous allons continuer à faire des concerts et commencer à jouer de nouveaux morceaux en live. Nous aimerions faire des premières parties de groupes plus connus et, en fin de compte, signer sur un label pour pouvoir faire une vraie tournée, faire graver quelques vinyles et exploser si ça doit arriver.

Vous travaillez actuellement sur de nouveaux morceaux. A quoi ça va ressembler?
Le nouvel album est d’une certaine manière une manifestation de ce à quoi nous voudrions que nos prestations live ressemblent, en même temps que l’idée de franchir un nouveau palier avec un disque de Vows. Nous passons beaucoup plus de temps sur ce disque alors que Winter’s Grave, en comparaison, a été fait presque à la va-vite. L’album aura un son plus puissant, plus excitant, plus dynamique. C’est toujours fondamentalement lo-fi, fait avec le même équipement, mais, cette fois, nous y mettons beaucoup plus d’énergie. Les chansons sont toutes très différentes, comme dans Winter’s Grave. Comme nous faisons tout l’enregistrement et le mixage nous-mêmes sans instruction formelle, nous apprenons beaucoup sur la technique et l’ensemble du processus à chaque fois que nous enregistrons. Nous sommes vraiment très très impatients. Je crois que tous ceux qui ont aimé Winter’s Grave seront aussi très enthousiastes avec ce nouveau disque.

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