Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.155 : Júníus Meyvant

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Où il est question de symphonie radieuse, d’allées luxuriantes, d’aéroplane sans pilote et de skater aux heures de pointe…

La nuit tombe sur ma terre de glace mais je n’ai pas sommeil. Le temps passe trop vite pour se coucher tôt. Demain, je me réveillerai devant une nouvelle page blanche, comme tous les matins. L’hiver gagne du terrain mais, dans ma tête, les couleurs se mélangent en une symphonie radieuse. Mes pensées insoumises n’ont que faire du temps qu’il fait ou du temps qui passe.

Les nuits durent longtemps, alors j’ai repeint en bleu ciel le plafond de ma chambre à coucher et j’y ai accroché un abat-jour en forme de soleil. Quand les autres s’endorment, je slalome en longboard dans les allées luxuriantes des lendemains qui chantent. Les passants me regardent comme si j’étais fou. Mais la vie est trop courte pour se soucier de ce qu’ils pensent. Je souris devant leurs grises mines et je continue de sinuer.

Je m’appelle Unnar Gísli Sigurmundsson et je viens d’Islande mais, je vous en prie, appelez-moi Júníus. Júníus Meyvant. Les choses les plus belles sont celles qu’on invente. Quand j’étais gamin, j’avais deux obsessions : repeindre la réalité en mieux et m’en échapper en skateboard. Tout le reste m’ennuyait au plus haut point. Maintenant, je suis musicien et je repeins le monde avec des notes de musique.

Junius_Meyvant

Quand on vit en Islande, on a plein de temps pour laisser vagabonder son imagination. La mienne, je l’ai longtemps laissée voguer en liberté comme un aéroplane sans pilote. Et, quand la musique et moi, on a enfin réussi à s’apprivoiser, elle a continué à sinuer entre les lignes de séparation. Alors, quand j’écris des chansons, je veille à ne pas les enfermer dans une cage. Sur mon premier EP, je serpente entre les styles comme un skater aux heures de pointe. Mes chansons sont un peu folk, un peu pop, un peu soul, mais toujours aussi rêveuses et indociles que mes jeunes années.

Allongé dans mon lit, je regarde le ciel bleu mais ça ne me suffit plus. Si je pousse encore un peu plus les murs de ma chambre, en tendant la main, je pourrais presque toucher les étoiles. Les seules routes qui vaillent d’être suivies sont celles qu’on se crée. Alors, je prends mes pinceaux et je trace les contours d’une nouvelle chanson. Demain peut bien attendre encore un peu.

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