Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.113 : Malena

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Il était des rivages vers lesquels, sauf vents contraires ou incidents de navigation, rien, naturellement, ne me portait. Non pas qu’ils n’étaient pas désirables ou même attirants, c’est juste que, dans la fougue et l’intransigeance qui caractérisent la jeunesse, je les avais rejetés en bloc sans autre forme de procès et, par paresse ou par oubli, j’avais omis, depuis, d’y replonger les oreilles. Il en est ainsi du hip-hop, dont je me suis privé pendant des années au motif que quelques arbres biscornus cachaient trop bien la forêt luxuriante. Il en est ainsi aussi de la soul. En tant qu’amateur de rock, il m’a trop longtemps semblé indigne d’aimer ces voix veloutées qui chantent l’amour avec supplément sensualité. En dépit du bon sens et par souci que qu’en-dira-t-on, je m’étais donc interdit d’apprécier à leur juste valeur toute une série d’artistes qui ne méritaient pourtant pas un tel désaveu. Et puis, Raphaël Saadiq est passé par-là, Mayer Hawthorne aussi. Je me suis mis à fouiller dans le passé. Aretha Franklin bien sûr, Etta James, les vieux vinyles de la Motown. J’y ai pris énormément de plaisir, d’abord coupable – les plaisirs coupables ne sont-ils pas les meilleurs ? , voilà un bon sujet pour la bac de philosophie – puis de plus en plus assumé. De fil en aiguille, j’ai fait de merveilleuses découvertes. Les divas du passé m’ont conduit vers celles du présent et du futur. Le dernier frémissement me vient de Malena, une chanteuse qui se surnomme elle-même la « cheap diva » et qui, à sa façon, perpétue l’héritage des grandes voix soul et jazz. 
Originaire de Buenos Aires, Malena arrive en France à l’âge de 5 ans, sans parler un mot de français. Elle découvre Paris sous la neige, les décorations de Noël mais, pas refroidie par ce climat glacial, la jeune fille devient bilingue en deux mois. Une adaptation rapide et totale puisqu’elle se considère aujourd’hui comme une vraie parisienne. Avec une mère chanteuse de tango, qu’elle accompagne de concert en concert et qui, souvent, la fait monter sur scène, Malena baigne dans une ambiance musicale et prend vite conscience de ses qualités vocales et de son goût pour le spectacle. Il ne lui reste plus qu’à franchir le pas et à écrire ses propres chansons. C’est chose faite depuis deux ans maintenant. Sous l’influence de ses idoles Aretha Franklin, Etta James ou plus récemment, Amy Winehouse ou Joss Stone, la jeune femme s’est construit un univers sexy et groovy dans lequel elle chante, de sa voix puissante et délicate, la passion, les petits maux d’amour et ceux de tous les jours. Après en avoir tellement rêvé, elle est à son tour devenu une diva mais elle assume son personnage avec une bonne part d’autodérision et d’humilité. La « cheap diva », c’est ce décalage entre un personnage qui se la joue grande vedette sur scène tout en chantant les petites choses du quotidien. C’est aussi pour aller dans ce sens que la séance photos pour la pochette de son premier album et le clip de A woman se sont déroulée dans les lieux les plus ordinaires qui soient (laveries automatiques, bistrots, salles de bain,…). Malena ne se prend pas trop au sérieux et c’est sans doute ce qui fait sa force dans un univers où on a tôt fait de devenir sa propre caricature. D’ailleurs, si le développement de ce projet lui tient à coeur, la jeune femme n’hésite pas non plus à se lancer dans d’autres aventure parallèles puisqu’elle fait aussi partie du groupe électro Iguana dont on devrait prochainement entendre parler. D’ici là, régalez-vous avec la vidéo de A Woman et trois titres de la « cheap diva » à télécharger gratuitement chez notre partenaire OYOZIK.
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