Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.119 : The Galaxy Folk

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J’ai 32 ans, 10 mois et 19 jours. Je vais bientôt être père de famille pour la deuxième fois. J’ai enfin trouvé un équilibre que je n’avais jamais atteint auparavant. Je me contente d’un bonheur bien ordinaire, penseront certains. Mes aspirations sont désespérément consensuelles. Mes vieux amis ne me le disent pas mais j’entends leurs reproches silencieux. Te poser et recréer la famille Nescafé, c’est donc tout ce dont tu es capable ? Je suis devenu adulte. Ennuyeux, donc ! J’éprouve de moins en moins le besoin d’additionner ma solitude à celle des autres. Je m’auto-suffis souvent. J’avance sans béquilles. Dès que vous vous faites plus rare, les gens vous imaginent reclus, ratatiné, recroquevillé. En vérité, je commence à peine à respirer. Et si on se trompait en pensant tromper l’ennui ? Et si tout ça n’avait pas d’importance ? Et si la meilleure façon de marcher, c’était de rester allongé dans son lit, à compter les étoiles collées au plafond ? Et si nous n’étions que des minuscules points, perdus dans la galaxie ? Et si on écoutait The Galaxy Folk ?

Es-tu déjà allé à Melbourne ? Moi, non plus. Pourtant, selon une étude récente, la mégalopole australienne occuperait la première place au classement des villes les plus agréables à vivre. J’ignore si la qualité de la scène musicale fait partie des critères retenus. Pourtant, après Coloured Clocks, Tom Bradbury ou encore Fox + Sui, The Galaxy Folk offre encore une raison supplémentaire d’embarquer en aller simple pour les antipodes. Et peut-être même deux puisque le projet initié par Angus Bell poursuit deux existences parallèles, selon qu’il se décline en live ou en enregistrement. Ceux qui auraient croisé le groupe sur scène sont prévenus. Sur disque, le côté noisy pop du live cède la place à une approche plus électronique. Plus intimiste aussi. A l’écoute de Honeygarden, on se dit que The Galaxy Folk porte bien son nom. Quel bonheur de se perdre dans ces grands espaces de folk aérienne. En apesanteur, la tête dans les étoiles, bercé par une mélancolie langoureuse, on se prend à rêver à d’autres formes de vie. Angus Bell fait tomber les murs de sa chambre. Il en fait une galaxie à explorer. De son abat-jour, il fait un astre lumineux et de son pyjama, une combinaison de cosmonaute. Et le plus beau, c’est qu’on y croit.

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