J’ai bronzé – Saison 1 – Episode 7 : Bells Atlas

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Hier matin, c’était la rentrée des classes. La première pour notre loulou. Tu as des enfants, ami lecteur ? Si oui, alors tu dois connaître ce sentiment étrange, mélange de fierté et de dépossession, qui étreint les jeunes parents au moment de laisser leur progéniture dans la salle de classe. 
Les mamans ont le cœur serré, le visage fermé de celles qui retiennent une larme à la frontière de leurs yeux. Les papas se la jouent fiers-à-bras, seigneurs des bacs à sable, sans peur et sans reproche. En surface, un papa, ça dit : “tu seras un homme, mon fils”. A l’intérieur, ça pense : “finies les après-midis Lego pendant mes RTT”. On essaie de se convaincre que l’enfant a grandi, qu’il franchit un cap mais, en même temps, on ne peut s’empêcher de penser que, d’une certaine façon, il nous échappe. 
Insensible aux tourments qui habitent ses géniteurs, le petit bonhomme tintinnabule jusqu’à l’heure du grand départ. Deux heures qu’il est réveillé et, toutes les dix minutes : 
– C’est maintenant qu’on va à l’école ?
– Bientôt.
Bientôt, tu seras un homme, mon fils… 
– C’est maintenant qu’on va à l’école ?
– Bientôt. 
Bientôt finies les parties de Lego. 
Hier matin, c’était la rentrée des classes. Quand même, c’était bien, les vacances… Ami lecteur, remets ton bermuda, ressors ta crème solaire. C’est décidé, on joue les prolongations. Je t’emmène en Californie. Avec un groupe qui m’a ensoleillé tout l’été : Bells Atlas
Au début de l’été, j’ai chroniqué un groupe qui fait la pluie. Quoi de plus naturel, pour rétablir l’équilibre climatique, que de vous présenter, avant la fin des beaux jours, un groupe qui fait le beau temps depuis déjà plusieurs semaines ? L’album des Californiens de Bells Atlas est sorti sur leur Bandcamp le 18 juin dernier et n’aura mis que quelques jours avant de trouver bon entendeur. Il ne m’aura pas fallu longtemps non plus avant de tomber sous le charme de cette afro-pop teintée de soul et de nuances de samba, de hip-hop ou encore de R’n’B. Eux, ils appellent ça Afro-Indie-Soul. Pourquoi pas ? C’est la preuve que, si, comme le pensent certains, tout a déjà été inventé, au moins, certains métissages restent inédits. Car Bells Atlas offre un univers unique au centre duquel la voix veloutée de Sandra Lawson-Ndu joue les premiers rôles. Son chant velouté s’enroule autour de rythmes africains, de boucles entêtantes et d’arrangements délicats. Sans réinventer la roue, Bells Atlas lance des pistes dans différentes directions, puise dans un vaste champ de références et livre, au final, un album suffisamment fascinant pour survivre aux écoutes répétées et suffisamment cohérent pour ne pas égarer l’auditeur. Ce qui fait la singularité du disque, c’est le mariage réussi entre les percussions, omniprésentes, et le chant caressant de Sandra. L’ensemble est tout à la fois vibrant, torride et nonchalant. Idéal pour prolonger l’été. Parfait aussi pour faire l’amour. D’ailleurs, si tu as des enfants, ami lecteur, ce disque est aussi une réponse tout à fait crédible à la question : “dis, Papa, comment on fait les bébés ?”

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