Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep. 13 : Paul Thomas Saunders

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Rendons à César ce qui lui appartient et félicitons, une fois n’est pas coutume, les Inrocks pour avoir eu le bon goût de nous faire découvrir un artiste au talent hors du commun en la personne de Paul Thomas Saunders. Enfin, n’en faisons pas trop non plus car, premièrement, le journaliste du canard incorruptible n’a fait que pomper honteusement sur un autre blog musical, deuxièmement, l’article en question ne dépasse pas la taille d’un entrefilet et, troisièmement, quand arriveront les sempiternels bilans de fin d’année, il y a fort à parier que Paul Thomas Saunders sera relégué loin derrière les pathétiques Foster The People ou les barbus crasseux de Fleet Foxes. 
Et, pourtant, Paul Thomas Saunders est un phénomène comme on en voit rarement. Du haut de ses vingt ans, il semble avoir assimilé cinq décennies de culture musicale. Il apparaît comme la synthèse réussie de  Leonard Cohen, de Jeff Buckley, de Radiohead et d’Oasis. Sa biographie évoque le psychédélisme des années 60 et le sentimentalisme intellectuel, le tout réenveloppé dans une sorte de coquille contemporaine. Cela reflète très bien ce qu’on éprouve à l’écoute de l’EP Lilac and Wisteria, ce sentiment d’entendre un anachronisme contemporain. Génie précoce, talent incommensurable, le parallèle avec Zach Condon de Beirut est tout trouvé. Mais si Condon s’épanouit dans une grandiloquence instrumentale joyeuse et pittoresque, Saunders, quant à lui, se fait le chantre de la tristesse et du désespoir. Une sorte de poète romantique du 21ème siècle, à la fois lettré (le titre Appointment in Samarra fait référence à un roman de John O’Hara) et en phase avec son époque, qui semble à la fois dans et hors du temps, ici et ailleurs, voilà ce que m’évoque Paul Thomas Saunders.
Et puis il y a cette voix d’extra-terrestre, venue de nulle part, comme si ce gamin avait déjà vécu cent années d’une existence bien remplie à s’envoyer des scotchs cul sec et à fumer des cigarettes roulées à la chaîne. En tout cas, voilà le genre d’artistes qui donnent envie de tout arrêter et de crier au génie absolu. Un prochain EP sortira début 2012. J’ignore comment je réussirai à tenir jusque là tant la musique de Saunders est addictive. C’est certain, vous en entendrez bientôt reparler. D’ici là, je vous laisse découvrir l’EP dans son intégralité. Après ça, comme dirait un célèbre commentateur de football, vous pourrez mourir heureux…

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