Sept ans, ça passe vite. Alors je m’y mets, doucement. Je fais le bilan. Sans ça, c’est un coup à se réveiller un matin, avec sa vie derrière soi et quarante balais dans le cul. 

Ce qui est fait n’est plus à faire. Mais pour le reste… Balancer mon poing dans la figure de mon patron. Écrire un roman. Visiter la Nouvelle-Zélande. Faire l’amour avec plus d’une femme à la fois. Ne pas avoir de regrets. Vivre.

La vie, c’est faire ce qu’on veut quand on en a envie. Ceux qui disent le contraire sont des cons. Et ils sont nombreux.

Moi, je voudrais faire ce qui me chante. Vivre au jour le jour. Faire un disque entièrement composé de samples d’Harry Nilsson et poser en robe de chambre sur la pochette. Quitter mon boulot à la con pour faire le tour des États-Unis. Enregistrer une chanson dans tous les états. Je voudrais être cool comme Netherfriends et sortir un album qui ferait de l’ombre à Beyoncé. 

P3ACE (prononcer “Three Peace”) est le premier véritable album studio de Netherfriends (Shawn Rosenblatt, pour l’état civil) et c’est aussi un sérieux remède contre la morosité, le vieillissement, la chute des cheveux et les problèmes d’érection. En écoutant Uptown Boys, j’ai l’impression d’avoir 17 ans pour toujours. J’ai juste envie de ressortir le skateboard et de m’allumer un pétard.

En habile touche-à-tout, Netherfriends réussit le dosage idéal entre bidouillage électro et pop psychédélique. C’est frais, intelligent et audacieux. Parce que Shawn Rosenblatt sait s’aventurer en dehors des sentiers battus de la pop en incorporant des éléments issus d’autres styles musicaux. Et puis aussi parce qu’il est sacrément doué pour sortir du chapeau des pop songs imparables qui vous trottent longtemps dans la tête.

P3ACE est une petite merveille. Ça vaut bien toutes les Beyoncé du monde. Et, en plus, ça se télécharge gratuitement ici. Ce serait dommage de s’en priver, non ?