Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.32 : mr. Gnome

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Je suis fatigué. Pas la petite fatigue du dimanche, celle où on traîne ses savates et son vieux T-shirt des Guns’n’Roses pour, au final, se retrouver devant un épisode de Starsky & Hutch à la télé. Non, non, une vraie fatigue, celle qui vous fait chuter les paupières. Probablement due à un excès de travail. Franchement, ils devraient mettre sur le contrat une mise en garde, comme pour les clopes ou les aliments gras: “Ceux qui travaillent trop dorment prématurément” ou encore “Travailler plus de 8 heures par jour peut nuire à votre santé et à celle de votre entourage.” Évidemment, en pareille situation, dormir semble tout à fait indiqué. Mais faites le compte et vous vous apercevrez vite que 24 heures dans une journée, c’est ridiculement limité. Il serait grand temps que les candidats à la prochaine élection présidentielle s’emparent de cette question. Je voterais pour le premier qui proposera la journée de 28 heures. Travaillons moins pour vivre plus. 24 heures, disais-je donc, avant de digresser, c’est bien trop court pour en consacrer 8 à dormir. En plus, c’est bien connu, le sommeil est peuplé de créatures étranges, d’images inquiétantes et de monstres qui font peur aux enfants. Il n’y a qu’à écouter le nouvel album de mr. Gnome pour s’en convaincre.
mr. Gnome, c’est ma grosse découverte du moment. Ils n’en sont pas à leur coup d’essai puisque le duo existe depuis 2005 et Madness in Miniature est déjà leur troisième album. Rien qu’avec le visuel, on se dit qu’on a affaire à quelque chose d’assez extraordinaire. Le lapin géant de la pochette, qui n’a rien de commun avec celui de Playboy, évoque plutôt des échos inquiétants de Donnie Darko et d’Alice au Pays des Merveilles. Avant même d’avoir entamé l’écoute, on pressent déjà la plongée imminente dans un univers fantasmagorique complétement barré. Et on n’est pas déçu. 
L’univers de mr. Gnome est sans doute parmi les plus inventifs que l’on puisse trouver dans la scène indé actuelle. Les berceuses entonnées par la voix enfantine de Nicole Barille se transforment d’un seul coup en un tonnerre grondant de guitares et de batterie. C’est tellement puissant qu’on peine à croire qu’ils ne sont que deux pour produire un tel déluge. Et, pourtant, Nicole, au chant et aux guitares, n’est accompagnée que de Sam Meister qui martèle sa batterie avec une précision métronomique. Au niveau des paroles, j’ai bien peur que nos deux lurons soient tout aussi barges. Dès le premier morceau, il est question de manger le soleil…Je ne les ai découverts, grâce à Bandcamp, que depuis quelques jours et je suis hanté par la beauté hypnotique de cet album, certainement l’un des meilleurs disques du moment. A proscrire comme berceuse pour endormir les enfants mais à écouter sans modération dès que leurs paupières sont closes, au risque de ne plus fermer l’œil de la nuit.

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