Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.52 : Internet Forever

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Le geek, et je sais de quoi je parle…Comment ça?… Non, je ne parle pas de moi…Oui, je passe beaucoup de temps sur le Net, j’ai mon propre blog et je porte des lunettes qui, si de brillants opticiens n’avaient mis au point des techniques d’affinage sophistiquées, ressembleraient fort à  des culs de bouteille. Et alors?…Un geek, moi?… Soyons sérieux, vous savez bien que je ne comprends rien à l’informatique, que je n’ai plus de  boutons sur le visage depuis au moins la fin du XXème siècle, que j’ai des relations sociales avec des personnes non virtuelles, et, pour couronner le tout, des relations sexuelles fréquentes avec une personne qui n’est pas moi. Si vous osez me traiter de geek, c’est que vous n’avez jamais posé le pied dans l’école d’informatique qui partage nos locaux de travail. Et je n’ose pas dire “fourré le nez”, parce que, à moins d’être friand d’expériences ultimes, l’odeur de testostérone insuffisamment exploitée vous aurait vite incité à  faire machine arrière. Le geek traditionnel est moche et boutonneux, porte de grosses lunettes, mange gras, ne se lave jamais, ne sait pas parler, a des amis geek avec lesquels il joue en réseau à des jeux aussi connus que Chaos dans le Vieux Monde même quand ils sont dans la même pièce. Artères bouchées, cancer de la prostate, le geek meurt prématurément. Faute de copuler, il se reproduit lentement. Vous trouvez ça horrible, bonne âme que vous êtes? Imaginez un peu si cette espèce nuisible venait à pulluler! Tout ça pour dire que l’Internet a beau être un formidable outil de communication, on est quand même contents que les trois membres d’Internet Forever aient échappé à ce sinistre destin en formant ce qui pourrait bien être le groupe de pop du futur.
L’un des avantages d’Internet, c’est que c’est un lieu de rencontres entre des personnes partageant des goûts similaires. Si vous aimez les estampes japonaises, vous y trouverez d’autres amateurs d’estampes. Si vous aimez le Go, vous y rencontrerez d’autres joueurs. Pareil si vous aimez des choses qui ne sont pas japonaises. Enfin, vous m’avez compris. Si vous trainez sur les blogs musicaux, vous y croiserez forcément d’autres mélomanes. En suivant un fil de commentaires, vous pourriez, pourquoi pas?, sympathiser et, si vous vous découvrez des affinités électives, peut-être l’idée de monter un groupe vous titillera-t-elle. J’attends encore le groupe qui naîtra du fil de commentaires de l’une de mes rubriques mais, pour Internet Forever, c’est exactement la façon dont les choses se sont passées. Autre avantage du Net, c’est une formidable base de données en matière de musique dans laquelle on peut voyager dans toutes les directions possibles et imaginables avec un minimum de péages. C’est pourquoi les groupes 2.0 n’hésitent pas à télescoper les styles musicaux pour accoucher de la musique du futur. Django Django, Breton, Alt-J et, donc Internet Forever font sans cesse dans le brassage d’influences les plus diverses. Chez ces derniers, c’est  plutôt du côté de l’indie-pop et du lo-fi qu’il faut regarder. Sous ses airs de pop guimauve joyeusement ânonnée, la musique du trio londonien tisse des toiles d’araignée sonores complexes et entêtantes. La voix acidulée de Laura Wolf vient sans cesse buter sur un mur du son dense et jubilatoire. Un peu de ci, un peu de ça, une pincée de celle-là là-bas, c’est comme si une cuisinier fou mélangeait toutes ses épices. Et, au final, le résultat, loin d’être indigeste, est au contraire relevé et savoureux. Rien à dire de plus, c’est juste l’album pop parfait avec 10 bonnes années d’avance. Il ne vous reste plus qu’à cliquer ci-dessous pour l’écouter…et à surfer sur leur Bandcamp pour acheter leur musique…

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