Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.55 : Sarah Williams White

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Cher lecteur, je te prie de bien vouloir excuser mon rythme de parution plus qu’aléatoire ces derniers jours. Après une année riche en évènements aussi bien sur le plan professionnel que personnel, passée à développer une école et, accessoirement, un blog ou peut-être l’inverse, à jouer à la balle et aux Lego avec mon fils, à lui lire des histoires impliquant des lapins, des chiens ou des pingouins, à chercher aux quatre coins du salon tétine et doudou pour que l’enfant cesse de geindre, à prendre soin de ma petite femme, à aimer, à écouter de la musique, à manger, à boire, à chanter, à vivre, les effets de la fatigue commencent à se faire sentir. Lassitude, manque de concentration, ennui généralisé. Chaque fois, c’est pareil. Dès que la stimulation s’amoindrit, que le rythme de travail se ralentit, mon corps et mon cerveau sont tentés par l’hibernation. Le soir, quand je rentre chez moi, je n’arrive même plus à saisir ma planche de salut, à me poser devant une page blanche et à fabriquer mes petites chroniques artisanales. Forçons nous un peu, que diable. D’autres que moi, me dis-je, ont des visées plus lointaines et plus élevées que le job qui les nourrit. Prenez Sarah Williams White, c’est sans aucun doute l’un des grands talents de la scène musicale britannique de demain. Et, pourtant, avant d’éclore aux oreilles de la foule ébahie, c’est dans une boulangerie que la jeune femme continue de gagner sa vie.

Entre deux fournées, la jeune femme écrit, compose, chante, produit des morceaux au charme irrésistible qui marient soul, pop, beats, instrumentations hip hop. En 2009, elle sort un premier album prometteur intitulé Fool. Merci Bandcamp, j’ai avalé d’un trait les trois extraits en écoute. J’ai écouté, réécouté et écouté de nouveau tellement je n’en croyais pas mes oreilles. Impossible que ces compositions remarquables aient été aussi peu remarquées. N’y tenant plus, je décidai de commander l’album entier qui m’arriva peu avant les fêtes de Noël. De quoi mettre un peu de chaleur au beau milieu de la morne saison. Du piano, des compositions radieuses agrémentées d’ingrédients savamment épicés, une voix  soul et sensuelle à faire damner tous les saints, il n’en fallait pas plus pour que s’emballe mon petit cœur fragile. Et pourtant, Sarah Williams White avait encore bien d’autres tours dans son chapeau. Les derniers singles qu’elle a sortis marquent une nouvelle étape dans la création d’un style personnel, unique et audacieux. Il serait aisé d’associer Sarah Williams White au renouveau de la soul music qui déferle actuellement dans les bacs. Ce serait, à mon sens, un peu réducteur. C’est avant tout dans un savant mélange de styles que la jeune londonienne s’épanouit. On est loin ici du côté rétro que l’on associe souvent à la soul music. Si on devait absolument trouver une parenté, c’est plutôt vers Erykah Badu ou Little Dragon qu’il faudrait se tourner. Des artistes qui ont de la soul dans la voix mais qui n’hésitent pas à sortir des sentiers battus et à offrir un son complexe aux influences diverses. Qu’on écoute Hide the Tracks et ses boucles vocales magistrales ou le génialissime If I smile at You, on se retrouve au confluent de courants musicaux variés, au carrefour d’influences parfaitement digérées. Je vous recommande chaudement une plongée immédiate dans cet univers original, à la fois chaleureux, sensuel et urbain. Une artiste à suivre de très très près!

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