Le Vasco, plongée dans un futur (in)désirable

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Le Vasco est de retour avec La Transe des Oiseaux, un disque-monde qui nous plonge dans une réalité virtuelle aussi fascinante que déroutante.

Le Vasco, une créature hybride

Je la vois danser derrière mon écran d’ordinateur. Créature pixellisée sur fond bleu océan. D’un geste de la main, elle m’invite à la rejoindre. Clic. Je franchis la ligne d’horizon pour me connecter à mon futur désirable. Ici, le ciel est de néon, les émotions sont exacerbées. Ici, les limites n’existent que pour être dépassées. Les frontières ondulent au gré des envies. Bienvenue dans l’univers de Le Vasco.

Depuis le début des années 2010, le groupe creuse son sillon en mortifiant les colleurs d’étiquette et les donneurs de définitions définitives. La musique de Le Vasco est une créature hybride, alliage d’organique et d’électronique. Vous croyez pouvoir la contenir mais, sauvage, elle ondule, se faufile et, finalement, vous échappe. Cependant, elle s’imprime sur les circuits sensibles de vos neuro-transmetteurs. Vous tournez la tête et elle est là, fantôme sensuel, hologramme sensoriel, fantasme, idée fixe.

La Transe des Oiseaux : humain… et après ?

Je les avais aimés, il y a trois ans, avec Passion Things. Ils sont de retour avec La Transe des Oiseaux, un album-monde aux accents post-humanistes. La première piste, Neon Blue, annonce déjà la couleur. La voix suave de Louise se fraie un chemin dans un dédale de beats numériques. Le Vasco nous engage dans un monde à la fois proche et lointain où le virtuel s’entremêle à la réalité pour mieux troubler nos perceptions.

Le Vasco - La Transe des Oiseaux

Ce n’est pas un voyage sans risques auquel nous convie Le Vasco. La musique du trio est toujours sur le fil du rasoir (Razorblade), pas forcément rassurante. L’univers visuel qui entoure l’album véhicule aussi cette sensation de mysticisme futuriste. Comme si on voulait nous forcer à garder les yeux ouverts sur une vérité qu’on n’assume qu’à reculons. Et pourtant, sous nos yeux, dans nos oreilles, dans nos lobes cérébraux, les signaux électriques affluent, les connexions se forment tandis qu’apparaissent les images d’une réalité alternative. Pas tout à fait la nôtre mais, quand même…

Les sentiments humains y sont encore vivaces. L’amour, l’espoir, et leurs contraires, existent toujours aussi fort, mais notre salut est confié à d’autres dieux. Les livres saints et profanes ne sont plus de papier mais de données numériques. Nous naviguons, internautes nyctalopes dans la nuit bleu profond de nos écrans tactiles, et Le Vasco questionne notre rapport au monde. Au bout du voyage, on comprend que si leur musique défie à ce point les catégories, ce n’est pas parce qu’elle est d’ailleurs, c’est parce qu’elle est déjà de demain.

 Retrouvez Le Vasco sur Facebook et sur leur site officiel

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