Polaroid3 sort Rivers, un premier album de trip-pop onirique et aventureuse qui fait la part belle à des paysages sonores inédits.
Polaroid3 : blanches et noires entrelacées
Pour échapper au vacarme, je plonge dans ma bulle et j’écoute la musique. Loin des bavardages inutiles et des cacophonies stériles, la musique est une trêve. Tout y est parfaitement agencé. Les blanches et les noires s’entrelacent. Le silence y joue son propre rôle. De ce décor à la perfection quasi-mathématique, des silhouettes émergent, des images mentales se forment. Des instantanés en Polaroid3.
Dehors, c’est le foutoir. Des esprits échaudés défendent leurs couleurs en criant au loup. Pour ceux-là, le monde n’est qu’une vaste partie d’échecs : les blancs d’un côté ; les noirs, de l’autre. Échec et mat. Je renverse la table et les pièces se mélangent. Je reprends mon souffle et je retrouve la musique : noire, blanche, soupir.
Le temps d’un respiration, je mets mes pas dans ceux de Polaroid3. Je longe les rivières qui serpentent au cœur de la montagne. Je marche avec précaution sur les lacs gelés. Les paysages sont si fragiles et si beaux qu’on aurait peur de les souiller avec nos états d’âme dégueulasses.
Rivers, la beauté loin du vacarme
La musique de Polaroid3 apprivoise l’espace sans le contenir. Elle n’affirme pas, elle propose des pistes, des directions. On peut les suivre toutes sans se compromettre. S’aventurer dans les méandres des claviers de Christophe. Éprouver physiquement les pulsations de Francesco et de sa batterie-coeur. Calmes, d’abord, comme le bruissement d’un ruisseau au loin, puis tapageuses, tourbillonnantes, quand les sentiments s’emballent. Et, dans le calme ou la tempête, la voix royale de Christine est une boussole à laquelle on se raccroche pour ne pas se perdre. Elle épouse sans relâche les contours du paysage, sert de guide aux voyageurs, quels qu’ils soient et en toutes circonstances.
Rivers parle de l’eau, dans tous ses états, dans toutes ses transformations. Cette eau, qui est notre élément le plus précieux, notre bien commun. Cette eau qui représente 65% d’un corps humain et se moque bien de savoir ce qu’il pense, qui il est ou à quoi il ressemble. Rivers parle de rêves, de mondes étranges et merveilleux, qui se substitueraient aux mornes plaines de nos existences vides. Rivers parle aussi de ponts (Mitrovica Bridge), de mains tendues, de vivre ensemble et d’avenirs meilleurs. Comme toutes les rivières, les Rivers de Polaroid3 sont belles lorsqu’elles serpentent librement, sans barrage, offrant à tous ceux qui s’en approchent un spectacle unique et captivant.
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