Les trésors cachés – Ep.1 : Forest Fire – Survival

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Rien de tel qu’une belle matinée d’automne pour profiter de la forêt. Motivé comme il se doit, j’enfile pantalon et veste de survêtement et me résous à lutter activement contre mon léger sur-poids. Je cours donc, puisque c’est comme ça que l’on transpire le mieux, les écouteurs de mon MP3 bien calés dans les oreilles. Et, soudain, je ressens un sentiment de plénitude comme je n’en avais jamais éprouvé auparavant. La lumière m’apparaît. Je vis un moment parfait. Les feuilles d’automne jonchent le sol de leurs couleurs chatoyantes. Le soleil se fraie un chemin entre les branches et fait scintiller la petite rivière. Et, dans mes oreilles, l’album Survival des injustement méconnus Forest Fire est la bande-son parfaite de cette épiphanie.
En parfaits outsiders, Forest Fire a sorti en 2008 cet album sublime en téléchargement gratuit sur le net. Tout est magnifique dans ce disque. Le premier morceau, I Make Windows, avec sa nonchalance assumée, nous fait revenir tout droit dans les années 60 où primait l’insouciance musicale. Dès les premières notes, il est évident que ces gens-là ne font pas de la musique pour la gloire. Bricolages majestueux, guitares entêtantes, envolées psychédéliques, harmonies vocales parfaites, voilà un groupe qui maîtrise bien son sujet, de la ballade lo-fi à la chanson folk-rock hallucinée. Un groupe dont la sincérité est sensible à chaque morceau. Aucune tricherie ne transparaît de Survival. On dirait qu’on a mis des musiciens dans une pièce enfumée et attendu jusqu’à ce qu’il en sorte ce joyau. Les fantômes de Lou Reed ou des Rolling Stones ne sont jamais bien loin. Mais les Forest Fire ne semblent guère se soucier de ressembler à qui que ce soit ou de se limiter à une direction musicale donnée. Et c’est sans doute ce qui fait la richesse de cet album.
Parfois catalogué dans la mouvance néo-folk, Forest Fire est bien plus talentueux mais beaucoup moins vendable que les soporifiques et surévalués Fleet Foxes (oui, je sais, je m’acharne, mais Fleet Foxes, c’est du folklore et des barbes alors que Forest Fire, c’est de la musique). Le fait de se situer d’emblée en dehors des modes et des circuits de distribution classique ne les prédisposait pas au succès commercial et aux faveurs la presse musicale. Cherchez Forest Fire sur le site de l’hebdomadaire rock qui ne se laisse pas corrompre et vous constaterez qu’une fois de plus, nos grands critiques tellement avisés sont passés à côté d’un groupe qui se situe pourtant bien au-dessus de la mêlée. 
A noter que sort très prochainement le deuxième album de Forest Fire, Staring at the X, que vous pouvez pré-commander en ligne sur le site de FatCat Records. Mais on en reparlera dans les prochaines semaines…

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