En français dans le texte : Dimoné

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Où il est question de pilote automatique, de mots incendiaires, de virilité vulnérable et de démangeaisons qu’on rend belles…

Sur l’aire de repos, je sors prendre l’air. J’ai roulé trop longtemps, le regard fixe et le cœur en surchauffe. J’ai roulé tout droit, pilote automatique téléguidé par les envies standardisées d’une existence un peu meilleure.

J’ai trop laissé à d’autres le soin de tirer les fils de ma marionnette. Au gré de leurs envies, j’étais salarié docile, fils aimant, mari honnête, pendu à leurs ficelles scénaristiques. J’ai parcouru des kilomètres de routes tracées pour mon bien ou pour un salaire qui méritait ma peine. J’étais demi-portion, tiers-état, incarcéré. Je veux être moi tout entier.

Oubliées les figures imposées, réinitialisé le programme, la pesanteur reléguée au rang de mauvais souvenir, je veux voler de mes propres ailes. Je me dirigerai vers des terres inconnues, corps et cœur légers. Je savourerai les détours du chemin, j’embras(s)erai le monde à pleines bouchées de mots incendiaires. Je serai enfin un homme libre.

Un homme libre, c’est aussi le titre qui ouvre le dernier album en date de Dimoné, Bien Hommé Mal Femmé. Une introduction qui en dit long, tant le disque respire l’insoumission aux normes, aux dogmes et aux raccourcis faciles.Avec sa voix bien pourvue en testostérone et son écriture aventureuse, le Montpelliérain y étale son mâle-être à la une. En semant ses éclats de rêve sur des chemins sinueux, il éclaire ses zones d’ombre d’un jour rêveur et poétique. Ses chansons rock et rauques, odes à une virilité vulnérable, méritent amplement qu’on vienne s’y brûler la moustache.

Il y a dans Bien Hommé mal Femmé un savant mélange d’histoires d’amour qui fait mâle, d’amour qui fait mal, d’ivresses et de manques. Il y a des démons qu’on remballe, des démangeaisons qu’on rend belles. Il y a aussi ce qu’il faut de respirations pour garder intact le plaisir de suivre l’homme dans ses détours. Assez d’ingrédients, assurément, pour que Dimoné gagne, en homme libre, la lumière.

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