Qu’est-ce qui t’a donné l’envie de devenir musicien?
Quel est ton parcours musical?
Je joue de la guitare depuis l’âge de 13 ou 14 ans, mais je n’ai pris de vraies leçons que pendant quelques mois, donc je ne suis pas vraiment un musicien au sens technique du terme. Je me suis plutôt révélé sur le tard puisque je n’avais même pas de groupe jusqu’à l’année dernière, bien que j’écrive des chansons depuis beaucoup plus longtemps. Je n’avais juste pas vraiment d’exutoire jusqu’à récemment.
Quels sont les artistes qui t’influencent?
Il y en a tellement. Mais si je ne devais en garder que quelques-uns, ce serait Dylan, My Bloody Valentine, The Beatles, The Jesus and Mary Chain, Nirvana, David Crosby et aussi des groupes plus récents comme Wild Nothing, Kurt Vile et The National. J’ai passé une bonne partie de l’année dernière à me familiariser avec la musique indé des années 80, en particulier, le genre de trucs qui sont dans Our Band Could Be Your Life. Ca ne s’entend probablement pas beaucoup dans l’EP mais ça a vraiment façonné mon approche en termes d’écriture.
C’est une photo d’un graffiti que j’ai vu dans une gare près de chez mes parents. Des paroles de David Bowie ne sont pas des choses que l’on voit typiquement dans les passages souterrains d’une gare, donc ça m’a vraiment interpellé et j’ai pris cette photo. Ce sont des paroles remarquables qui, en plus, contiennent mon nom. C’est juste carrément cool. J’aime bien David Bowie, mais je ne suis pas un méga fan. Je n’ai pas tous ses albums ou quoi que ce soit. C’est une source d’inspiration dans le sens où il a été un véritable caméléon tout au long de sa carrière. Il a fait des tas de choses différentes mais, quoi qu’il fasse, ça sonne toujours comme du Bowie. Je crois que c’est un peu ce à quoi j’aspire en tant que compositeur. En ce moment, j’ai mon groupe Big Tobacco qui est plutôt dans le genre rock/power-pop mais je travaille aussi de mon côté sur d’autres choses qui ne conviendraient pas vraiment au groupe. Des chansons plus luxuriantes, avec des superpositions de couches, auxquelles il serait difficile de rendre justice dans une configuration live. J’aime l’idée de pouvoir faire beaucoup de choses différentes musicalement plutôt que de rester englué au même endroit. David Bowie est l’un des meilleurs exemples d’artistes capables de passer d’une chose à une autre sans perdre son essence propre.
Vu comme il est difficile de trouver des informations sur toi, tu ne sembles pas très impliqué dans la promotion de ta musique. Faut-il en conclure que la musique est avant tout quelque chose que tu fais pour toi-même?
Je pense que je ne suis pas très calé ou proactif en ce qui concerne ce genre de choses. Ce n’est évidemment pas une stratégie délibérée pour éviter d’être exposé. J’aimerais que le plus de personnes possibles puissent entendre ma musique. Cependant, dans un sens, la musique en elle-même est sa propre récompense. Quand j’arrive à faire un enregistrement qui me rende heureux, je ressens un réel sentiment de satisfaction. Bien entendu, je veux aussi que les gens l’écoutent et l’apprécient. Je me souviens que Paul Westerberg a dit que la raison pour laquelle il faisait de la musique, c’est parce qu’il y avait dans sa tête des sons que personne n’avait encore créés. C’est la même chose pour moi. J’écris les chansons parce qu’elles me plaisent et que j’ai moi-même envie de les entendre.
Sur ta page Bandcamp, il est écrit que l’enregistrement a nécessité plus d’amplis que de guitares. Peux-tu nous en dire plus sur la façon dont ça s’est déroulé?
J’ai enregistré l’EP avec mon ami Rusty dans le salon de ma maison en utilisant juste un 4-pistes. Nous voulions donner à l’enregistrement une atmosphère chaude, organique, sepia mais aussi quelque chose d’assez espacé. Nous avons sorti beaucoup de sons de mon ampli Fender avec la réverb au maximum (les voix, les percus, tout ça) et ensuite nous avons essayé de mélanger ça avec le signal d’origine. La pièce a aussi une très bonne réverb naturelle, donc ça a aidé. Nous avons placé quelques micros à différents endroits pour tirer avantage de ça. Nous avons aussi utilisé un ampli basse et l’ampli Marshall de Rusty pour essayer d’ajouter un peu plus de chaleur et de largeur aux guitares, parce que mon Fender peut être assez froid et dur. Ensuite, c’était juste une question de mix. Je crois qu’on s’en est plutôt bien sorti.
Quelles sont les prochaines étapes pour toi? As-tu prévu de sortir d’autres morceaux dans les prochains temps?
Pour le moment, je me concentre surtout sur le fait de monter mon groupe Big Tobacco et de me remettre à courir. Nous avons joué notre dernier concert avec notre batteur actuel il y a quelques semaines. Il déménage en Italie et donc nous allons commencer à jouer avec un autre gars, en espérant que ça fonctionnera bien. J’aimerais enregistrer un album le plus vite possible parce que les chansons sont à peu près toutes prêtes. Il ne reste plus qu’à trouver un moment où tout le monde soit disponible pour le faire. En parallèle, je travaille sur un autre EP de mes propres compos, qui sera probablement assez différent de Dream About A Girl. Plus électronique, à base de boîtes à rythme et de guitares électriques avec réverb. J’espère qu’il sera fini très bientôt.