J’ai écouté, j’ai pas aimé : M83 – Hurry up, we’re dreaming

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Le Français M83 sort Hurry Up, we’re dreaming, ego-trip boursouflé sur fond d’Amérique en carton-pâte. Indigeste !

Amis de Foster the People, de Breton ou de Rover, réjouissez-vous car bientôt, vous ne serez plus seuls. De nouveaux régiments de moutons de Panurge aigris viendront grossir vos rangs. Aux armes, citoyens, formez vos bataillons! Ô que j’aime cette rubrique! Tel un phare dans la nuit, je dispense la lumière aux bateaux égarés et, à l’abri dans ma tour, je vous entends venir, prêts à en découdre, bercés de certitudes, convaincus que la vérité est toujours du côté du plus grand nombre. Excusez mon lyrisme mais je jubile d’avance à l’idée de lire vos commentaires fielleux. Dans votre aveuglement, vous ne vous rendez même pas compte que, ce faisant, vous contribuez au développement de ce modeste espace d’édification culturelle. Je me souviens d’un internaute, touchant de naïveté, me reprochant d’être élitiste. Ou d’un autre, tellement sûr de son fait qu’il m’accusait de malhonnêteté intellectuelle au seul motif qu’il trouvait inconcevable que je ne partage pas son opinion sur tel ou tel artiste surcoté. Alors, d’avance, du fond du coeur, merci à tous les parangons du bon goût qui viendront réclamer qu’on me jette aux orties ou qu’on me brûle sur la place publique. Avant de vous laisser à votre rancœur et à votre amertume, je me permets néanmoins de vous poser cette simple question : pourquoi vous faire tant de mal alors que le titre même de la chronique annonce clairement la couleur. Soyez rassurés, fans de M83, je vais derechef satisfaire vos instincts masochistes.

Hurry up, we’re dreaming, tel est le titre de l’objet du délit. Titre prémonitoire car, au bout de quelques minutes, effectivement, on a envie que ça s’arrête pour vite passer à autre chose. Disque bling-bling pour exilés fiscaux, grosse baudruche d’un ego surdimensionné, Hurry up représente à peu près tout ce qu’il peut y avoir de détestable dans la musique. Intros à la Jean-Michel Jarre, effets sonores dignes d’une console Amiga des années 80, l’album est, selon son auteur, une collection de souvenirs des 30 premières années de sa vie. Quel manque de modestie! Imaginez que vous passez une interminable soirée avec un ami tout juste rentré de son lieu de villégiature et qui tient absolument à vous faire défiler tous ses clichés de vacances; vous aurez une vague idée du calvaire que représente l’écoute intégrale de Hurry up. Titres calibrés pour la mi-temps du Superbowl ou pour se taper des étudiantes américaines pendant le springbreak, grandiloquence à tous les étages, c’est indigeste au possible et, en plus, il fallait que cet épanchement du moi s’étale sur un double CD et pas moins de 1h13 de supplice. La presse musicale hexagonale est-elle obligée de se pâmer devant le premier artiste franchouillard qui connaît un semblant de succès outre-Atlantique? Que le petit Gonzales aille jouer son propre rôle dans la série Entourage et qu’on n’en parle plus. Et que ceux qui osent comparer cette musique de marshmallow à Pink Floyd (j’ai failli avaler mon chapeau en lisant ça) aillent s’acheter un peu de corde et se pendent au premier lampadaire venu. Hurry up, we’re dreaming, ce n’est pas de la musique, c’est un vide-grenier, un ramassis de breloques poussiéreuses, l’ego-trip d’une chenille qui se prend pour un papillon.

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