En français dans le texte : Parc

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Le weekend avait mal commencé. Me faire traiter de “hipster arrogant” par une lectrice mal embouchée au motif que je ne partage pas ses (mauvais) goûts musicaux, voilà un plaisir que je ne goûte que modérément. 
Chère Madame, qu’en termes mal choisis ces choses-là sont dites. “Dandy égotique”, passe encore. Mais “hipster”, what does it mean? Ami lecteur, si tu connais la définition de cet anglicisme indélicat, éclaire moi de tes lumières. 
Suis-je un hipster ? Et d’abord, qu’est-ce qu’un hipster ? Il se présente, ai-je lu quelque part, comme un aristocrate du bon goût et de l’intelligence. Jusque là, c’est tout moi. Il passe des heures à éplucher les magazines de mode, s’achète des vêtements hors de prix mais, au final, ressemble à un personnage des Deschiens. Le portrait craché de mon collègue de bureau. On pourrait continuer comme ça des heures, on finirait tous par être le hispter du voisin.
Chère Madame, je n’aime ni Lescop ni les étiquettes attribuées à la hâte. Si je ne vous plais pas, ma foi, tant pis. Allez vous faire lire ailleurs.
Après ça, j’ai besoin de prendre l’air. Un peu d’oxygène me fera le plus grand bien. Je ferais bien un petit tour au Parc. Parc : “Un espace de nature artificiel, comme une vaine tentative d’air pur dans un quotidien vicié”. Parc : quatuor de pop en français revigorant qui ne va pas tarder à faire parler de lui.
Leçon N°1 à tous les apprentis musiciens qui veulent être repérés par des blogueurs hipsters arrogants de mon espèce : ne négligez pas vos pochettes. C’est sûr, quand on a un graphiste dans le groupe, ça aide. Mon premier contact avec Parc, c’est une paire de jambes graciles sautillant dans un lit défait. Voilà des gens qui savent susciter le désir. Je me glisse sous la couverture, m’allonge dans le Parc et me laisse envelopper par  leur musique.
L’histoire commence il y a quatre ans, quand Boris (guitare/chant) rencontre Louis (guitare). Il font quelques soirées ensemble, un séjour au ski, puis vient une période de standby pendant laquelle Boris est à Londres. A son retour, les deux compères se retrouvent et décident de lancer un nouveau projet : Hood John Spheric. Quelques dates et quelques démos plus tard, Boris déclare qu’il en a marre de l’anglais et qu’il veut essayer de chanter en français. Yoann, batteur de BigMoneyMakers, est de la partie et François, le bassiste, les rejoint quelques mois plus tard.
Boris et Louis s’inspirent des groupes qu’ils aiment (Metronomy, Arctic Monkeys, The Drums,…) pour créer un univers pop aux accents anglo-saxons, composé de mélodies légères et irrésistiblement évidentes. C’est le genre de chansons qu’on se surprend à chantonner sous la douche, mais pas seulement, car en faisant le choix judicieux du français, Parc se démarque et dévoile son véritable ADN. Sous l’apparente naïveté pop de leur musique se cachent des textes bien ciselés et moins inoffensifs que ce qu’on pourrait imaginer. Cousins de Granville – leur EP a d’ailleurs été mixé par l’ingé son des Normands – Parc s’impose clairement comme un groupe à suivre sur la scène pop francophone hexagonale. Prochaine étape : un single qui devrait sortir cet été. Ça pourrait bien être le début d’une belle histoire.

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