J’ai entendu : Forth Wanderers – Tough Love

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Où il est question de faire de son mieux, d’aimer les détours, de se conjuguer à l’imparfait du subjectif et de soigner un chagrin d’amour…

Dis moi quelque chose, Prends-moi dans tes bras. Je ne demande pas la lune. Rien qu’une parole, un geste attentionné. Tu vois, j’ai fait de mon mieux. J’aimerais tant que tu sois fier de moi. Tu sais bien que, sans toi, je n’y arriverai pas. Ne me regarde pas comme si j’étais la reine des imbéciles. Je sais que je fais toujours tout foirer.

On avait tout pour réussir. Toutes les conditions étaient réunies. Il suffisait de suivre la ligne droite que tu avais tracée pour moi. Mais tu me connais, tu sais combien j’aime les détours et les zigzags. Tu sais que je m’égare à la moindre occasion. Tu sais que je me conjugue à l’imparfait du subjectif. Alors, je t’en prie, pardonne-moi encore une fois, une bonne fois pour toutes, jusqu’à la prochaine fois.

Ça aurait pu marcher mais c’est parti de travers. En résumé, c’est ce que chante Ava Trilling sur Tough Love, le premier album des Américains de Forth Wanderers. Ava a la voix d’une jolie fille qui viendrait de traînasser au lit une journée entière pour soigner un chagrin d’amour. Un tiers triste, un tiers lasse, un tiers adorable. Elle dévoile ses failles avec une ingénuité tellement désarmante qu’on aurait presque envie de la prendre dans nos bras pour la consoler.

Pourtant, Tough Love ne fait pas dans le mélodrame ou la sensiblerie. Le spleen ensommeillé de la chanteuse est parfaitement équilibré par les mélodies engageantes de Ben Guterl. C’est comme si elles venaient tirer Ava par la manche et lui dire “hé, petite, ça va aller, la vie est belle, regarde par ta fenêtre”. C’est dans ce contraste harmonieux que Forth Wanderers puise sa force. Leur musique, c’est un pansement pour les âmes égratignées.

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