Où il est question d’un géant, d’un petit homme, d’un cracheur de feu et d’une danseuse de ballet…
Une nuit, j’ai rêvé que j’étais un géant. J’étais tout seul, là-haut, à regarder le monde les yeux dans les cieux, avec personne à qui parler. J’avais beau crier, ma voix ne descendait pas d’un octave. Oh, j’avais fière allure, du haut de ma tour d’ivoire. J’en imposais tellement que personne n’osait s’approcher à moins d’un kilomètre. Moi, je voulais juste être grand, au moins une fois, pour voir. De toute ma vie, je n’ai jamais vécu pire nuit.
A quoi bon être un géant ? Les géants jouent les fiers et bombent le torse. Ils rient fort et se tapent sur le ventre. Mais, au bout du conte, ils finissent à genoux, terrassés par un petit homme ingénieux. Prenez Peter Dreimanis. Le Canadien chante comme un buveur de whiskey, comme un cracheur de feu, comme une bête enragée. Dès qu’il ouvre la bouche, le tonnerre gronde, les éléments se déchaînent. Normalement, tout le monde devrait s’écarter sur son passage. Et pourtant, quand Leah Day arrive, l’animal se fait presque docile.
Faut dire qu’elle envoie, la blondinette. Elle papillonne comme si de rien n’était, comme une danseuse de ballet au milieu d’un champ de mines. Elle a l’air aussi impressionnée par l’autre balèze que Sookie Stackhouse par les vampires. Elle dégage une assurance et une sensualité à faire fondre la banquise.
La force de July Talk, ce sont les liaisons dangereuses qui se tissent entre les deux voix. Fermez les yeux et imaginez un remake de La Belle et la Bête pour adultes consentants sur fond de blues-rock-rockabilly testostéroné. Lequel, d’après vous, finira aux pieds de l’autre ? Je vous le donne en mille…