J’ai entendu : Noel Gallagher’s High Flying Birds

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En 1995, j’avais 15 ans. Les radios chantaient Wonderwall tandis que je dragouillais maladroitement les filles du lycée. Je prenais des vents monumentaux au son de Champagne Supernova et me la jouais rebelle en repassant toute la nuit Cigarettes & Alcohol. C’est à peu près à  cet âge-là que mes parents m’ont offert ma première guitare. Ils ont dû amèrement regretter toutes ces nuits passées à m’entendre m’écorcher les doigts sur les accords de Don’t Look Back in Anger ou de Digsy’s Dinner. Tout ça pour dire que les ados boutonneux de 1995 sont les trentenaires d’aujourd’hui mais, pour ma génération, Oasis reste un groupe mythique, capable du pire comme du meilleur, toujours dans la provocation, souvent dans l’excès. On voulait tous être Liam parce qu’il se tapait toutes les filles et que c’était un putain de chanteur et qu’en plus il avait la classe avec son attitude de branleur. On voulait tous être Noel parce que quand même c’était lui qui avait pondu Wonderwall et que si on pouvait un jour sortir un truc comme ça de notre vieille gratte on pourrait aussi se taper toutes les meufs…Moi, j’avais une tête de calculatrice, des grosses lunettes et un coupe de cheveux heureusement passée de mode aujourd’hui. Dur!
Revenons en 2011. Mes problèmes d’acné se sont résolus, mes verres de lunettes se sont amincis et ma vie sentimentale s’en est trouvée considérablement améliorée. Quant aux deux frères ennemis, Liam et Noel, ils en ont eu marre de se foutre sur la gueule, alors ils s’en sont allés chacun de leur côté. D’un côté, l’attitude, de l’autre, le talent. L’issue était prévisible. Liam, sans Noel, courait à la catastrophe. L’album de Beady Eye, bien que moins pire que ce que j’attendais, n’en reste pas moins très médiocre. Noel, sans Liam, confirme ce que l’on savait déjà : il chante beaucoup moins bien que son frère. Pourtant, encore une fois, c’est l’aîné des Gallagher, le moins beau, le moins rockstar, mais de loin le plus brillant, qui tire son épingle du jeu. les compositions de ce Noel Gallagher’s High Flying Birds tutoient assez souvent le niveau des meilleurs morceaux d’Oasis. Sans faire preuve d’une créativité hors du commun, Noel démontre une fois de plus ses qualités indéniables de songwriter, capable de faire du neuf avec du vieux. Si l’on écoute attentivement, cet album, c’est du Oasis tout craché mais Noel apparaît libéré du poids de l’ego surdimensionné de son cadet. Les morceaux de cet album semblent témoigner d’une nouvelle jeunesse, d’un nouvel envol pour Noel et ses oiseaux qui volent haut. 
Bref, avec ce Noel Gallagher’s High Flying Birds, l’aîné de la fratrie Gallagher offre une cure de jouvence aux fans nostalgiques d’Oasis. Il fait à nouveau étalage de son étonnante capacité à aligner les mélodies efficaces que vous vous surprendrez à fredonner le lendemain dans la douche. Ma seule réserve sur cet album, c’est que la plupart des chansons seraient encore meilleures si elles étaient chantées par Liam.

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