Les trésors cachés – Ep.5 : Bang Gang – Something Wrong

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Ami lecteur, après une escapade professionnelle à Metz, me voilà de retour au bercail, totalement lessivé de corps et d’esprit et le ventre gonflé par les excès alimentaires mosellans. Transformons vite cet embonpoint graisseux en muscles abdominaux saillants et bien tendus, me dis-je après une nuit de sommeil bien méritée. J’enfile une tenue sportive, un bonnet et une paire de gants en laine pour braver les brumes matinales, j’enfourche ma bicyclette bleue et avale les kilomètres (le kilomètre?) de bitume qui me séparent de la forêt. Ma compagne, dont les goûts musicaux sont parfois discutables m’a chaudement recommandé un album qui, sans trop que l’on sache comment ni pourquoi, figurait dans ma discographie. Je ne suis guère client des lecteurs MP3. Mais la perspective de faire un jogging de 8 kilomètres (si, si! 2 tours de 4 kilomètres!) avec une chaîne hi-fi sur le dos n’étant guère plus attrayante, je charge l’album en question dans ma petite tablette musicale et m’en vais joyeusement courir dans les bois.
Bang Gang, puisque c’est le nom du groupe, n’a rien à voir avec une pratique collective où, comme dit si bien Wikipedia, un sujet réceptif a une relation sexuelle avec plusieurs partenaires, simultanément ou à la suite. Il s’agit d’un projet musical initié par l’artiste islandais, Bardi Johansson, qui, selon mes informations, n’a rien à voir avec Scarlett. Ne voyez aucune corrélation entre la pratique susdite et l’actrice susnommée…Si jamais je m’égare, dites-le. Bardi Johansson, donc, artiste polyvalent au look de playboy intello, est certainement l’un des artistes pop les plus doués de sa génération, capable de créer des ambiances atmosphériques, entre musique acoustique et sons électro, mâtinés de jazz, de soul ou de rock. Bang Gang est le produit des influences diverses de celui qui admet une inclination aussi bien pour le hard-rock le plus dur que pour Serge Gainsbourg ou Ennio Morricone. 
L’album Something Wrong, sorti en 2003, est un chef-d’œuvre de pop aérienne qui montre dans toute sa diversité l’étendue des talents de songwriter de Johansson. Le début des chansons évoque le plus souvent de grandes étendues gelées sur lesquelles viendraient peu à peu se poser des arcs-en-ciel ou des aurores boréales. L’album a l’élégance et la beauté du grand Nord,  austère d’abord, puis, à mesure qu’on avance dans l’écoute, chaleureuse et sensuelle. Il faut dire que notre grand blond pose une voix parfaite sur ces compositions de haute voltige et, quand il ne chante pas lui-même, il est suppléé par ce qui se fait de mieux vocalement. Ester Telia Casey, Keren Ann ou encore Nicolette Suwolon, connue des mélomanes pour avoir participé à plusieurs albums de Massive Attack, complètent le casting haut de gamme de ce road-movie à l’islandaise qui nous emmène haut, très haut par-delà les nuages. En résumé, un artiste, Bardi Johansson, qui trouve la parfaite expression d’un dandysme élégant et raffiné, et un album exceptionnel qui hantera longtemps vos longues et froides soirées d’hiver.

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