J’ai entendu : Raymonde Howard – Le Lit

Browse By

Ami lecteur, tu te demandes sans doute où j’étais passé ? Figure-toi que, pour 2014, j’ai pris une bonne résolution : écrire moins pour dormir plus. Voilà comment ça s’est passé…

– Bureau des résolutions, Bon-JOUUURRRR !
– Bonjour Madame, je vous appelle car j’aimerais trouver une bonne résolution pour 2014. Quelque chose de pas trop cher et qui tienne au moins quelques mois…
– Mais, bien sûr, Monsieur… ?
– Jaitoutlutoutvutoutbu… Comme ça se prononce.
– Parfait, on va voir ce qu’on peut vous trouver, Monsieur Jaitoutlutouffutoutnu. Est-ce que vous fumez ?
– Non, j’ai arrêté.
– Vous buvez ?
– Du thé à la bergamote. Un verre de vin pour les grandes occasions…
– Parfait, Monsieur Jaitoutsutoutnutoutcru. Vous dormez bien ?
– Pas assez, je dois dire.
– C’est-à-dire ?
– Six heures par nuit, en moyenne.
– Six heures ? Mais, c’est très très mauvais pour votre santé, ça, mon bon Monsieur. Vous voulez devenir impuissant, incontinent, ventripotent, cardiaque, diabétique et cancéreux ?
– …
– Monsieur Jaitoutvutoncutoutnu ? Vous êtes encore là ?
-…

Depuis cette conversation, je flippe tellement que je m’allonge à la première occasion. Je passe la plus grande partie de mon temps à l’horizontale. Aussi, quand on m’a proposé de partager Le Lit de Raymonde Howard, j’ai aussitôt accepté.
Je ne connaissais pas Raymonde mais c’est pas tous les jours qu’une chanteuse vous invite sous ses couvertures. Alors, sur un coin d’oreiller, on a fait connaissance. Elle m’a dit qu’elle ne s’appelait pas vraiment Raymonde, qu’elle aimait les guitares, Prince et les chansons qui vont droit au but. Elle m’a dit qu’elle venait de Saint-Étienne mais qu’elle était renée à Reading. On a parlé d’Angleterre et de liberté.
Je ne sais pas ce que je foutais en 2010, quand elle a sorti For All The Bruises Black Eyes Peas. Je devais sûrement tourner en rond tandis que Raymonde saluait, de son blues bouclé et rageusement sensuel, les bons entendeurs.
Cette fois, quand elle chante les déambulations oniriques d’une jeune femme sur un lit, dans les rues de Saint-Étienne, je ne veux pas en perdre une miette. Bande originale d’un film réalisé par Raphaëlle Bruyas, Le Lit prouve que Raymonde ne s’est pas endormie sur ses lauriers. Pour donner corps aux rêves d’une autre, elle manifeste la même intensité, la même fougue et la même liberté que quand elle porte ses propres obsessions. 

Qu’elle énumère les façons de passer la nuit, comme sur Brooke Shields Alphabet ou qu’elle s’offre à son amant, comme sur Fool Lover, il y a toujours ce mélange de désir et de toxicité dans la musique et dans les mots de Raymonde Howard. C’est ce qui rend son univers à la fois beau et inquiétant, calme et orageux, fragile et âpre. Dans Le Lit de Raymonde Howard, il est question de rêver mais aussi de faire l’amour comme on fait l’amour après s’être envoyé la vaisselle à la gueule. Une chose est sûre : ça fait du bien. D’ailleurs, j’y retourne.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons