J’ai interviewé : Clock Opera

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Clock Opera, l’un des nos chouchous du moment (cf J’ai entendu : Clock Opera – Ways To Forget), était un groupe très attendu depuis la sortie de ses premiers singles. Pas de quoi perturber ces quatre garçons qui nous reviennent avec Ways To Forget, un album magistral et passionnant d’électro-pop inspirée. Retour sur les prémices d’un nouveau phénomène avec Dan Armstrong (Synthés/Chant/Samples)


Vous avez tous joué dans différents groupes avant de former Clock Opera. Comment vous êtes-vous retrouvés à jouer ensemble et à former un groupe?
Guy, l’instigateur du projet vivait avec Andy dans un appart à l’est de Londres. Che était dans un groupe avec Andy. J’ai rencontré Guy par l’intermédiaire d’un ami et il m’a demandé de les rejoindre. Nous avons commencé par travailler sur les morceaux que Guy avait déjà créés avant de passer à un fonctionnement plus  diversifié.
Clock Opera sonne à mes oreilles comme un mélange parfait de machines et de voix. Est-ce l’idée que le nom du groupe est censé représenter?
Ta description est assez juste en effet. C’est en grande partie l’idée qui sous-tend le nom et le concept de notre musique: les sons / les samples mécaniques qui rencontrent un chant porteur d’émotions. Et puis Guy croit qu’autrefois un compositeur a conçu une symphonie destinée à être jouée par des tics-tacs d’horloges mais nous ne sommes pas en mesure de confirmer cette idée.
De manière générale, comment travaillez-vous sur le processus créatif? S’agit-il d’un processus démocratique  au cours duquel chacun d’entre vous est invité à amener ses propres idées?
Chacun dans le groupe a des opinions très fortes mais, en fin de compte, le processus n’est pas démocratique. Guy, c’est Lénine; Andy, Staline; Che, Gorbatchev et je suis Raspoutine.
Quel genre de musique écoutez-vous et quelles sont vos principales sources d’inspiration?
Nous écoutons toutes sortes de musiques qui contribuent à forger nos fortes opinions. Il y a néanmoins des influences fondamentales sur le groupe, comme Steve Reich et la musique systématique en général, The Associates et d’autres groupes trop bons pour qu’on puisse publiquement les qualifier d’influences. Le coeur fragile et scientifique de Guy est une autre source d’idées.
Vous utilisez des matériaux sonores inhabituels dans vos chansons. est-ce une manière de signifier que n’importe quel son peut devenir musique?
Les lignes entre son et musique sont de toute évidence floues. Un chant d’oiseau est à la fois une belle mélodie et le cri d’un animal sauvage criant aux autres qu’il est le seul à avoir une relation sexuelle cette nuit. Nous n’utilisons pas ce genre de trucs triviaux. Nous enregistrons des choses comme des caisses de munitions, des balles de basket et tout ce qui, de manière générale, produit un son intéressant en percutant un autre objet. En eux-mêmes, ces échantillons sonores ne sont pas de la musique mais, combinés d’une certaine façon, ils peuvent créer quelque chose de vraiment intéressant. Pour nous.
Vous avez récemment joué avec Alt-J et Zulu Winter. Avez-vous l’impression de faire partie d’une nouvelle scène qui apporterait une façon originale de concevoir la pop?
Je me souviens avoir dit en coulisses quand nous discutions tous ensemble qu’une scène était en train de commencer mais c’était juste parce que je trouvais cette idée amusante. Nous sommes simplement des gens qui font de la musique. Sous beaucoup d’aspects, nous avons davantage en commun avec d’autres groupes que les uns avec les autres. Ce que nous partageons avant tout, ce sont des facteurs de temps et d’espace. je les apprécie en tant que personnes. J’aime bien ce qu’ils font musicalement. Mais, malgré tout, on ne peut pas dire que nous formions une scène.
Sachant que vos singles avaient suscité de grandes attentes, est-ce que vous ressentiez plus de pression pour la sortie de Ways to Forget?
Je ne peux pas parler pour le reste du groupe mais, pour moi, la seule pression est celle que tu te mets sur les épaules. Dans mon cas, elle est difficile à quantifier. Il y a une chose que je sais, c’est qu’on ne peut pas contrôler, anticiper ou se fier à la façon dont les autres réagissent à notre travail. On fait ce qui nous motive. C’est une exploration et une expression de soi. C’est tout. J’encouragerai toujours les gens à faire de l’art autant qu’à en consommer.
Et puisqu’il faut toujours une question idiote pour terminer l’interview, penses-tu que Ways to Forget sera quelque chose pour lesquels les gens se rappelleront de vous?
Maya Angelou a dit que “les gens oublieront ce que tu as dit, les gens oublieront ce que tu as fait mais les gens n’oublieront jamais les sentiments que tu leurs a procurés.” S’ils ont ressenti quelque chose de fort en écoutant notre musique, alors peut-être se souviendront-ils de nous pour cette sensation. Peut-être qu’ils l’associeront à nous. Je ne sais pas. Tout le reste, y compris mes mots ici, s’évaporera dans l’air.

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