J’ai interviewé : The We Shared Milk

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Il y a des groupes comme ça qui, sans avoir l’air d’y toucher et tout en cultivant une apparente désinvolture, sont capables de produire la plus remarquable des musiques. The we Shared Milk (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.70) sont assurément assez talentueux pour aller tutoyer les sommets. Avec un petit coup de pouce, un brin de réussite et le bon titre au bon moment, ces garçons-là sont promis à un brillant avenir. Rencontre avec Boone Howard, chanteur et guitariste du groupe…
 
Comment vous présenteriez-vous au public français?
Je ne suis pas sûr d’avoir quelque chose à dire qui soit spécifiquement adressé à la France hormis le fait que nous adorons votre pays et que nous aimerions vraiment venir y jouer.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire de la musique et comment le groupe s’est-il formé?
Personnellement, j’ai commencé à jouer dans des groupes parce que mes amis étaient déjà impliqués dans la musique. J’ai fait partie de pas mal de projets à l’arrache au lycée, j’ai notamment joué de la basse dans un groupe et essayé de faire des petits concerts par-ci par-là dans ma petite ville. Au final, j’ai commencé à partager l’écriture dans un groupe à à prendre ça à moitié au sérieux. Nous avons tous déménagé à Portland. Le groupe d’origine n’a jamais vraiment réussi quoi que ce soit mais c’est de là que viennent The We Shared Milk. 

  
Comment décrirais-tu la musique que vous jouez?

Toute la musique que nous écrivons, nous l’écrivons vraiment pour notre propre plaisir. Nous commençons tout juste à penser à séduire un public et à faire des chansons que les autres apprécieront aussi. Personnellement, je veux que nos chansons soient sympa à jouer, ce qui peut signifier soit des riffs de guitare entraînants ou un groove plus renfermé. C’est aussi important pour moi d’avoir des paroles que je puisse assumer et chanter une ou deux fois par semaine sans avoir l’impression d’être un hypocrite.

Quelles sont vos principales sources d’inspiration?
Je ne peux pas parler pour les autres mais mes sources d’inspiration sont plus basées sur l’attitude et l’éthique de travail d’un artiste ou d’un groupe que sur la façon dont leur musique sonne. Honnêtement, je n’écoute pas tant de musique que ça et je ne joue pas non plus tellement de reprises. Je prends juste du plaisir à voir mes amis jouer en live.
 
On dirait que vous êtes essentiellement des amis qui jouent de la musique ensemble. Dans quelle mesure la musique est-elle quelque chose de sérieux pour vous?
Ce groupe est quelque chose d’important dans la mesure où c’est le seul truc qui m’importe vraiment aujourd’hui. A part ça, je suis à peu près bon à rien parce que je passe mon temps à planer en pensant aux chansons et aux autres affaires du groupe qui me traversent l’esprit. D’une certaine manière, au cours de la dernière année, ça s’est transformé d’un groupe d’amis faisant de la musique à littéralement tout ce qui occupe mes pensées.

Vous avez déjà sorti quelques EP avant de vous décider à enregistrer cet album. Est-ce que c’est un grand saut pour vous ou juste l’évolution normale d’un groupe?
A vrai dire, cet album à venir sera notre deuxième. Notre première sortie était un disque super lo-fi regroupant dix chansons intitulé Bonjor (on peut retrouver quelques-uns de ces titres remasterisés à cette adresse: http://thewesharedmilk.bandcamp.com/album/bonjor). Nous ne focalisons pas vraiment sur le fait de sortir des EP ou des albums. Ça dépend juste du projet et du nombre de chansons que nous avons à un moment donné.

Pour réaliser votre album, vous avez fait appel à d’autres groupes de Portland. Combien vous ont déjà suivis et a-t-il été facile de les convaincre?
En fait, nous connaissions un paquet de groupes de Portland qui enregistrent leur propre musique et nous avons réussi à en convaincre dix de nous aider à enregistrer chacun une chanson. Ça a été assez facile parce que nous avions prévu de finir toutes les chansons plus tard en studio. Il n’y avait pas beaucoup de pression au cours des séances d’enregistrement. C’était plus du genre poser les bases, glander, boire des bières et si la chanson est pourrie, on réparera ça plus tard. La partie difficile, c’est de conserver l’atmosphère des sessions d’origine et de ne pas en faire trop avec une tonne d’ajouts ou de mixage en studio.

Voici, juste pour leur rendre hommage la liste des titres et les groupes qui nous ont aidés:
Voyager – produit/enregistré par Talkative
Dog – produit/enregistré par And And And
Conversation Killer – produit/enregistré par Log Across the Washer
Moonlit -produit/enregistré par Hustle & Drone
Bastard – produit/enregistré par Grandparents
Yass Yass – produit/enregistré à Badlands (studio d’enregistrement) avec l’aide de Support Force
The Rain Won’t Ever Come – produit/enregistré par Old Age
Lining Up – produit/enregistré par Fanno Creek
Little Tents – produit/enregistré par Ray Rude (de The Builders & the Butchers)

King George – produit/enregistré par Charts

Où en êtes-vous au niveau des enregistrements?
En fait, nous avons terminé. Nous avons fini toutes les sessions individuelles, nous les avons nettoyées aux studios Revolver à Portland et, maintenant, nous attendons juste d’entendre quelques mix.

J’ai écouté les démos sur votre page Bandcamp. J’ai l’impression que vous vous êtes un peu calmés par rapport à ce que vous faisiez avant. Devenez-vous plus matures?
Je ne sais pas si nous nous sommes calmés. Nous avons toujours eu ce mélange de ballades douces et de chansons rock puissantes. Nous ne sommes certainement pas en train de devenir plus matures.

Dernière question, particulièrement difficile dans votre cas: s’il y avait un groupe que vous appréciez à chroniquer absolument, lequel choisiriez-vous?
Eh bien, je pourrais citer n’importe lequel des groupes qui nous ont aidés pour l’album mais il y en a un dont j’aurais souhaité qu’il puisse être impliqué mais ce n’a pas été possible en raison de leur planning de tournée. Animal Eyes (NDLR : j’y reviendrai bientôt dans une nouvelle rubrique). Des bosseurs, des compatriotes d’Alaska expatriés à Portland et des mecs super.

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