J’ai interviewé : Gomina

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Au bureau ou sous la pluie, il suffit d’écouter Into The Sunny Gray, l’excellent album de Gomina pour enfin passer le lundi au soleil (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.65). Le quatuor normand démontre avec talent qu’on peut faire rimer perfection pop et audace expérimentale, sans avoir à rougir devant les formations anglo-saxonnes. Interview exclusive avec l’une des pépites de la nouvelle scène française…

Trois d’entre vous faisaient partie d’un groupe appelé Wheel. Qu’est ce qui vous a poussé à vous lancer dans une nouvelle aventure?

Notre ancien projet s’est éteint à petit feu, ça ne fonctionnait plus vraiment. On connaissait Peter depuis un moment, on avait déjà fait quelques boeufs avec lui et un soir on s’est dit qu’on aimerait faire de la musique ensemble. C’est vraiment parti de personnes qui s’apprécient. Nous avions la volonté de faire quelque chose de différent.

Gomina, ça évoque plutôt les rockers des années 50 que le psychédélisme des années 60. Pourquoi avoir choisi ce nom?

On a choisi ce nom car on aimait le son et la couleur qu’il dégage. Ca vient d’un de nos titres qui n’est pas sorti : Comina (Gomina) Getcha. On n’est néanmoins pas des fans inconditionnels de Rockabilly. C’est un nom qui nous plaît, il représente bien la diversité de sons qu’on a dans notre musique, il donne envie de prendre des vacances au soleil.
Alors que Wheel tournait plutôt autour des guitares, Gomina est plus orienté sur les parties de claviers. Comment expliquez-vous cette orientation?
On s’est dit que ce serait intéressant de faire de la musique sans guitare, tout en gardant le dynamisme et le groove qu’elle apporte. On a vite arrêté d’y penser, ça nous a paru naturel. On ne souhaitait pas faire de la synth pop clean, digitale car malgré nos nombreux sons de claviers, on essaye de faire oublier les codes et de mettre en avant les sonorités.

Est-ce que vous avez l’impression, en vous aventurant vers quelque chose de plus expérimental, d’avoir pris des risques?
On a pas mal expérimenté en créant l’album, mais avec la volonté de faire un album pop, avec des chansons. On a pas pris tant de risques que ça, non ?

Est-ce que l’équilibre entre perfection pop et envolées expérimentales a été difficile à trouver?
On profite vraiment de l’avantage de travailler à quatre, ce qui nous permet d’expérimenter mais de garder un esprit critique sur ce que l’on fait, de ne jamais trop s’enfoncer dans une direction jusqu’à se parodier, au final on a fait une musique démocratique.

J’ai dit de vous que vous étiez à même de rivaliser avec les plus grands groupes anglo-saxons. Quels sont justement les groupes qui vous inspirent le plus?
Oui, tu nous as gâté, merci c’est très flatteur. On a des influences très variées tous les quatre, parmi elles : les Beatles, Beach Boys, Blur, les Smiths, Suede, The Horrors, Women ou des influences qu’on ne retrouve pas directement dans notre musique comme certains albums des Pink FLoyd, de Can ou Soft Machine, la liste est longue…

Les Inrocks vous ont cité parmi les groupes à suivre et maintenant, consécration (haha!), J’ai tout lu, tout vu, tout bu a publié une chronique sur vous. Vous attendiez-vous à de telles réactions?
On a terminé cet album dans l’urgence pour sa sortie le 30 mars à l’occasion d’un concert, ça a demandé beaucoup de travail car les pistes étaient restées presque un an en studio. Finalement on a récupéré les pistes et on les a mixées en home studio, ça a pris environ deux mois. Après toute cette tension et ce travail, ça nous fait vraiment plaisir d’accrocher du monde avec nous.

Quels sont vos projets maintenant que le LP est sorti?

On a beaucoup travaillé notre live cette année pour des questions techniques liées aux nombreux claviers qu’on avait sur scène. Maintenant que l’on va avoir un peu de temps on va refaire faire quelques maquettes, car on a des nouveaux morceaux à enregistrer. On va également continuer à faire quelques dates pour faire découvrir notre album.

J’ai le sentiment que la scène normande est particulièrement dynamique. Comment expliquez-vous ça et quels sont selon vous les groupes normands à surveiller?

On nous a souvent parlé de la scène caennaise, c’est plutôt une dynamique en effet, car je ne pense pas qu’il y a ait un “son caennais”, chaque projet est différent. Il y a quelques groupes qui se sont fait remarquer et ça a mis les projecteurs sur Caen, on en bénéficie également. On vous conseille All Cannibals.

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