J’ai interviewé : Jhameel

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Multi-instrumentiste génial, enfant prodige de la pop, le jeune surdoué Jhameel (cf Le groupe que les autres écouteront dans un an – Ep.21) a plus d’un tour dans son sac. Capable aussi bien de merveilles mélancoliques que de brûlantes envolées funky, cet ancien apprenti militaire a tout pour enflammer la scène musicale de demain. En attendant demain, retrouvons tout de suite Jhameel en interview exclusive pour J’ai tout lu, tout vu, tout bu…


Ton père était violoniste et tu as été immergé très tôt dans la musique. Alors pourquoi avoir d’abord opté pour une carrière militaire avant de revenir à la chanson?
A vrai dire, mon père n’a jamais voulu que je fasse carrière dans la musique (bien qu’il me soutienne à 100% maintenant). Quand il était jeune, on l’a en quelque sorte forcé dans cette voie et il a le sentiment d’avoir perdu une partie de sa jeunesse à cause de ça. Alors, il m’a influencé à choisir une orientation plus sûre et plus traditionnelle. Et le fait que l’armée paie pour mes études a été une belle opportunité pour démarrer dans la vie professionnelle, surtout que je maîtrise plusieurs langues. Ensuite, je suis allé à Fort Knox et j’ai vu à quel point le système était dépassé et corrompu, et je n’ai pas pu poursuivre dans cette voie.
Est-ce que le fait d’avoir fait partie de l’armée influence ton travail d’artiste?

Absolument. Je suis très réfléchi dans la façon dont je gère ma musique et mes affaires. L’auto-discipline que j’ai apprise au travers de ma courte expérience militaire a été cruciale dans le développement de ma carrière.

D’où vient le nom “Jhameel” et que signifie-t-il?

Jhameel signifie “beau” en arabe. J’ai fait changer mon nom au regard de la loi il y a quelques années. C’est pour me rappeler de dépasser la simple acceptation des choses que je déteste, que ce soit à propos de moi ou du monde, et d’aller jusqu’à les qualifier de belles.

Ton premier album était plutôt introspectif. Celui-ci est plus funky et dévoile une large palette d’influences. D’où tires-tu ton inspiration?

L’inspiration me vient de la vie de tous les jours. Je m’efforce d’être avec des gens bien, de vivre constamment de nouvelles expériences, de nouvelles relations, dans des environnements différents. Je m’ouvre à la fois au plaisir et à la douleur. Lorsque je vis ma vie de cette façon, j’ai toujours de la musique qui joue dans ma tête. Il ne me reste plus qu’à m’asseoir et à enregistrer.

A propos de ton album The Human Condition, tu as dit que c’était “à la fois l’expression d’un amour absolu et d’une haine amère pour la condition humaine”…
La condition humaine comporte d’intense clartés et d’intenses zones d’ombre. L’album est une ode à ces deux dimensions, parce que l’une ne peut pas exister sans l’autre.
Penses-tu que la musique ait le pouvoir d’améliorer la condition humaine?
Absolument, la musique est l’une des meilleures méthodes de communication. Elle véhicule l’émotion avec beaucoup de force. Je ne connais rien de mieux qu’une bonne chanson pour donner le moral ou pour filer le cafard.

Sur tes albums, tu joues tous les instruments. Pourquoi t’embêter à apprendre un nouvel instrument alors que tu pourrais faire appel à un autre musicien?
Le ton, le rythme et l’émotion que je m’efforce de véhiculer à travers les différents instruments est tellement spécifique dans ma tête qu’il serait épuisant pour moi d’essayer de communiquer tout ça à un autre musicien. C’est beaucoup plus rapide et efficace de tout jouer moi-même.
Est-ce que le fait de sortir ta musique en téléchargement gratuit te tenait à coeur?

De mon point de vue, un fichier MP3 se réplique gratuitement, au contraire d’un CD ou d’un disque. Je trouve qu’il serait futile de faire payer quelque chose qu’on peut répliquer virtuellement à l’infini. Alors, à la place, j’essaie de gagner de l’argent en vendant des licences pour ma musique, en faisant des concerts ou en vendant des CD physiques. Pour l’instant, ça marche et ça s’améliore de jour en jour.

Tu sembles aussi t’intéresser aux aspects visuels liés à la musique (clips video, photos,…)…

La musique, la vidéo et la photographie vont très bien ensemble. Je considère que j’ai la responsabilité de m’assurer que tout ce que je produis dans les 3 médias soit toujours de haute qualité et véhicule des thématiques communes.

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