Charles Watson et Rebecca Taylor forme avec Slow Club l’un des duos pop les plus brillants d’outre-Manche. Avec leur deuxième album Paradise (cf J’ai entendu : Slow Club – Paradise), ils ont livré l’un des meilleurs disques de l’année 2011 et donné une confirmation étincelante de leurs talents de songwriters. En exclusivité, la belle Rebecca a accepté de revenir sur les débuts du groupe, la genèse de cet album et les prochaines échéances du duo.
Comment vous êtes-vous rencontrés tous les deux et comment est né Slow Club?
Nous étions à l’école ensemble et Charles sortait avec une amie à moi. Nous parlions souvent des musiques que nous écoutions et j’ai chanté sur les chansons d’un de ses groupes et il a rejoint le groupe dont je faisais partie. Ensuite nous avons lancé Slow Club et ça s’est révélé plus facile qu’avec tous les autres groupes, que j’avais tendance à quitter facilement. Ce groupe est le seul qui ait tenu le coup.
Sauf erreur de ma part, le nom Slow Club fait référence à un club dans le film Blue Velvet de David Lynch. Est-ce que le cinéma influence votre musique?
Oui, en quelque sorte. J’avais vu ce film et ça m’a donné l’idée mais rien ne nous inspire vraiment dans ce film. A un moment, Charles a fait une référence à Twin Peaks dans l’une de nos chansons. Mais c’est un passage obligé pour les groupes indé, non?
Avec Paradise, vous franchissez un nouveau palier dans votre carrière. Vous attendiez-vous à ce que l’album soit à ce point acclamé?
Je savais que nous avions réussi quelque chose de spécial qui, à mon avis, n’était pas du remplissage. Tout a été tellement bien pensé et amoureusement construit qu’il me semblait inévitable que ça parle à quelqu’un. Mais les critiques ont été très bonnes et ont vraiment compris ce que nous avons essayé de faire, ce qui est génial.
L’album est assez différent de son prédécesseur. Est-ce qu’il a été difficile à réaliser, sachant que vous aviez suscité de grosses attentes?
Nous avons simplement fait ce que nous pouvions. C’est toujours comme ça que ça se passera, à mon avis. L’album est le résultat direct de nos nouvelles références et de nos nouvelles expériences. Nous avons un peu grandi, je crois.
Est-ce que votre nouveau son est le résultat d’un “développement naturel” ou est-ce que vous avez travaillé dès le départ avec l’idée de sonner différemment?
Je voulais juste m’asseoir à la batterie et jouer mes parties de manière plus conventionnelle. Je ne voulais plus être debout, jouer de la batterie et chanter. Alors ça a fait une grande différence au niveau du rythme et de l’atmosphère des chansons. Je voulais aussi que ce soit plus sexy et que ça reflète mieux ce que nous ressentions et ce que nous écoutions. Nous avions aussi beaucoup tourné avec d’autres groupes et nous avons vu à quel point c’est plaisant de faire danser les gens donc j’ai voulu faire ça aussi! Nous avions tous les deux des visions différentes pour y arriver qui se sont bien combinées, je trouve.
Tu assumes une plus large part du chant que sur l’album précédent qui était davantage basé sur des harmonies entre vos deux voix. Est-ce juste une question de confiance en soi?
Non, en fait, je ne chante pas plus. Quelquefois, nous chantons tous les deux mais on ne s’en rend pas compte. Il faut simplement que ce soit la bonne voix qui chante les bonnes parties. Nous ne voulions surtout pas que ça ressemble à ce truc où les voix se répondent.
Dans vos paroles, vous abordez aussi des émotions plus complexes. Où puisez-vous votre inspiration?
Nous avons tous les deux vécu beaucoup de choses depuis le premier disque et ce qui est vraiment important à nos yeux nous est apparu plus clairement. Nous avons assez rapidement pour rester en phase avec ce que nous ressentions et ce qui nous arrivait.
Je crois que vous êtes en tournée actuellement. Quelles sont les prochaines étapes pour vous? Est-ce que vous jouerez en France prochainement?
Oui, je suis sûre que nous viendrons. Mon frère vit à Saint-Germain, donc j’espère que nous jouerons en France pour qu’il puisse venir nous voir. Nous faisons une tournée au Royaume-Uni et ensuite, j’espère que nous aurons un peu de temps pour commencer à travailler sur le prochain album.
