Où il est question d’un complot de la FIFA, de trentenaires sous le cagnard, des jupes de la mamma et de la pop de demain…
Ils n’ont pas de chance, les Italiens. A croire que le sort s’acharne contre eux. Quelle drôle d’idée, déjà, de faire durer les matchs 90 minutes. On pourrait très bien s’arrêter à 80. Personne ne s’en porterait plus mal. L’Italie aurait gagné l’Euro 2000 et serait présentement qualifiée pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde 2014. Des matchs de 90 minutes, c’est sûrement un complot fomenté par la FIFA…
C’est à l’écart du monde que les quatre jeunes – ils sont nés en 1992 – Italiens ont conçu ce nouveau disque, à l’abri de la routine, des tentations et des divertissements futiles. Pas de réseau téléphonique, pas de connexion Internet, pour mieux se recentrer sur soi-même, pour essayer de ré-apprivoiser la solitude, l’espace de quelques jours. Cette solitude, c’est d’ailleurs le thème central de In Primavera. L’album raconte l’histoire d’un homme qui aspire à s’échapper de la frénésie du quotidien.
S’il s’agissait de rompre avec la monotonie, de se réinventer perpétuellement et de rester suffisamment éloigné des standards pour préserver son intégrité, alors Foxhound a pleinement réussi son coup. Dans l’esprit, In Primavera me fait penser au premier album des Anglais de The Klaxons. Il y a la même volonté de s’approprier des styles différents et de les mélanger pour construire leur propre son, le même refus des limites, la même créativité débridée. Pop, disco, dance, groove, atmosphérique, rock, tout s’agglomère, se réarrange, se recompose pour donner naissance à de nouvelles galaxies. In Primavera est un disque gigantesque, qui se bonifie à chaque écoute. Ces quatre gamins ont déjà tout compris à la pop de demain.