Où il est question de chaussette sur la tête, de coqs tournés vers leur turfu, de cocktail explosif et du monde pour terrain de jeu…

Ils sont éliminés, les Équatoriens, mais on ne les oubliera pas de sitôt. Parce que, à un dribble réussi près, ils battaient la Suisse et accédaient probablement au tour suivant. Parce que Enner valencia est sans doute la plus grande révélation du tournoi. Parce qu’il y a eu cette chaussette sur la tête de Noboa. Et parce que leur combattivité lors du troisième match nous aura donné bien du fil à retordre.

Il fallait les voir, ces vagues jaunes déferlant sur des coqs déjà tournés vers leur turfu. Peut-on gagner la Coupe du Monde en écoutant Booba ? Je ne sais pas quelle musique trottait dans la tête des Équatoriens mais, d’après mes pronostics, s’ils écoutaient Swing Original Monks, ils auraient dû gagner.

Installé à Quito mais composé aussi bien de Latino-Américains, de Nord-Américains et d’Européens, Swing Original Monks est une formation adepte du mélange des genres. Leur univers est à la fois sonore et visuel, féminin et masculin, provocant et subtil. Culture populaire et cultures urbaines s’y marient dans un cocktail electro-rock-folk-tropical-alternatif explosif.

Pour tous ceux qui aiment l’inventivité, Swing Original Monks fait exploser tous les carcans. J’ose à peine imaginer l’intensité de leurs concerts. La scène doit vite sembler trop exiguë pour contenir leur énergie débordante. Gageons que, bientôt, le monde entier deviendra leur terrain de jeu.