Les trésors cachés – Ep.4 : Timber Timbre – Timber Timbre

Browse By

 
Voilà typiquement ce que l’on pourrait appeler un rendez-vous manqué. Alors que Timber Timbre était il y a à peine quelques jours en concert à la Laiterie de Strasbourg, que j’aurais pu croiser les membres du groupe sur le chemin du retour après une harassante journée de travail, en chantant gentiment heili heilo comme les sept colocataires à la verticalité limitée de Blanche-Neige…Et zut, j’ai perdu le fil de ma phrase et la moitié de mon lectorat dans ce labyrinthe sémantique. Voilà ce qui arrive quand on est trop bavard. Ils étaient donc à la Laiterie, disais-je, pendant que moi, dans le confort douillet de mon salon, je vaquais gentiment à quelque occupation triviale. Grossière erreur dont je ne me rends compte qu’aujourd’hui à l’écoute de l’album éponyme de Timber Timbre.
Timber Timbre, c’est d’abord l’aventure d’un seul homme, Taylor Kirk qui a longtemps navigué en solitaire, composant ses chansonnettes folk au savoir-faire artisanal. Vous vous souvenez de Mac Gyver, ce héros de série télé capable de fabriquer un char d’assaut avec une boîte d’allumettes et un chewing-gum usagé. Transposez ça à la création musicale et vous aurez une vague idée du talent de Taylor Kirk. Avec trois fois rien, le Canadien crée des compositions folk blues hautement évocatrices sur lesquelles il pose une voix de crooner à l’ancienne. Les chansons de Timber Timbre brillent par leur dépouillement comme si seul l’essentiel avait été conservé. Quant au chant de Taylor Kirk, il fait régulièrement penser aux meilleures années de Léonard Cohen. Une voix d’une profondeur et d’une intensité exceptionnelles, qui semble venue d’un autre temps. A tout moment, on s’attend à entendre le grésillement du vinyle tant Timber Timbre réussit avec peu de moyens à nous faire voyager non seulement dans le temps mais aussi dans l’espace. Quelle puissance dans l’interprétation. Pour peu que vous fermiez les yeux, vous vous trouvez plongé dans un univers tantôt sombre, tantôt lumineux, qui sonne comme la bande-son parfaite d’un road-movie hallucinant.
Dire que j’avais ce trésor caché dans ma discothèque et qu’il m’a fallu si longtemps pour enfin l’écouter de la bonne oreille. Il paraît en plus que ces bougres ne m’ont pas attendu pour sortir un nouvel album. Il est grand temps que je rattrape mon retard…Et que je refasse un tour complet de mes colonnes à CD pour voir si, dans ma course folle, je n’ai laissé passer d’autres pépites entre les mailles du filet.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Afficher les boutons
Cachez les boutons