Made in France : Julsy – Tout se transforme

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Où il est question de formatage, de soldats sans armes, de l’enfant qui sommeille en vous et de machine à remonter le temps…

Enfants, pleurez, résistez, traînez des pieds, roulez vous par terre. Depuis une semaine, il fait beau. Et cette semaine, vous l’avez passée enfermés dans des cages à longueur de journées. Les adultes appellent ça “école”. Ils disent que vous y apprendrez des choses. Obéissance. Discipline. Formatage. Liberté, mon cul…

Bientôt, vous penserez, parlerez, bougerez comme les autres adultes miniatures à vos côtés. Armée de petits soldats sans armes, foule bâillonnée, asphyxiée, paralysée, amputée de ses organes vitaux. Malheur à ceux qui feront un pas de côté, à ceux qui refuseront d’être dans la norme, à ceux qui refuseront de se laisser broyer. Rien ne leur sera pardonné. Pleurez, résistez, traînez des pieds, roulez vous par terre, emmerdez le monde. On vous fait entrer par la porte, sortez par la fenêtre. Réveillez l’enfant qui sommeille en vous. Devenez artistes. Rien ne se perd, tout se transforme…
Les grands détruisent, remplacent de la beauté par de la laideur. Les bords de mer deviennent des barres d’immeubles ; les forêts, des usines à papier. Et les enfants, dans le doux confort de leur chambre, inventent, imaginent, collent, expérimentent. Les artistes sont des enfants qui refusent de grandir. 
Dans le doux confort de sa chambre, Julsy ferme les yeux et vogue paisiblement sur la rivière des souvenirs. Sous ses paupières closes, défilent les cowboys, les Indiens, les robots, les géants qui peuplaient son enfance. A ses côtés, un ami imaginaire lui fait la conversation. Au mur, des photos montrent une petite fille en noir et blanc marchant résolument vers de nouvelles aventures.

Mi-organique, mi-électronique, la musique de Julsy est une machine à remonter le temps, à recréer, bribe par bribe, un passé idéalisé. La jeune femme s’y emploie avec beaucoup de grâce. Les images affluent, l’aventure est à portée de main mais, tout à coup, les souvenirs se font cotonneux, les rires d’enfants s’éloignent et les sourires se teintent de mélancolie. Sous nos paupières closes, on se dit que la beauté est bien fragile, que le bonheur ne dure que si on le réinvente… et on n’a pas vraiment envie d’ouvrir les yeux.

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