Made in France : Marie-Flore – By The Dozen

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Où il est question de faire des cabrioles, de laisser le superflu aux vestiaires, de se prendre par la main et de devenir complices…

Il y a ceux qui en font des tonnes, qui se roulent par terre, qui font des cabrioles. Il y a ceux qui sont prêts à voler la lumière, à décrocher la lune, ou à pousser leur grand-mère dans les orties pour quelques secondes sous les projecteurs. Il y a ceux qui parlent fort et n’ont rien à dire. Il y a ceux qui se prennent pour des paons, qui se maquillent et font la roue pour attirer les regards. 

Il y a ceux qui brassent du vent, ceux qui “voudraient avoir l’air, mais qui ont pas l’air du tout”. Il y a ceux qui pètent plus haut que leur QI, ceux qui mentent aux autres ou à eux-mêmes. Il y a ceux qui vendent la peau de l’ours et ceux qui se saignent sur la bête. Il y a ceux dont les masques finiront par tomber. Il y a ceux qui se brûleront les ailes. Et, de tous ceux-là, bientôt, on ne se souviendra plus.

Et puis, il y a ces autres, plus discrets. Ceux-là ne trichent pas, ne se parent pas d’artifices. Ils laissent le superflu aux vestiaires. Ils vous regardent droit dans les yeux et vous offrent leurs tripes sur un plateau. Ils avancent sans faire de détours, leur vérité en bandoulière, droit dans leurs chaussures. C’est à cette deuxième catégorie qu’appartient Marie-Flore.

Dans un premier album court et intense, la jeune femme nous emmène exactement où elle veut. Elle caresse, elle murmure, elle nous prend par la main et on la suit, ahuris, hébétés, sans résistance. On croirait avoir affaire à une vieille routière de la pop anglo-saxonne tant By The Dozen est, de bout en bout, savamment maîtrisé. Marie-Flore a la maturité de ceux qui savent exactement ce qu’ils veulent, de ceux qui n’ont pas besoin de faire semblant pour exister.

La voix est douce, sensuelle, comme un baiser du matin, comme une aube radieuse, comme des volets qui s’ouvriraient pour laisser passer les premiers rayons du soleil. En quelques secondes, Marie-Flore rend caduque toute volonté de résistance. Le charme opère et nous devenons complices. Elle me raconte ses amours, ses joies, ses peines et je l’écoute. Ses chansons me touchent, deviennent aussi les miennes, aspirent à l’universalité sans jamais perdre en sincérité.

Les références sont là – Peter Doherty, le Velvet Underground, pour ne citer que les plus évidentes – mais Marie-Flore ne se laisse jamais éclipser. Elle fait preuve de beaucoup de personnalité aussi bien dans le chant que dans les instrumentations et les arrangements. La musique épouse parfaitement, à moins que ce ne soit l’inverse, les contours de sa voix, formant un ensemble inextricable, passionné et passionnant. Animée par la force tranquille de ceux qui ne craignent pas de dévoiler leurs fragilités, Marie-Flore amène un souffle nouveau dans la pop made in France. Ne reste plus qu’à se laisser porter.

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